Chorée de Huntington : la cystamine protège la souris de l’agrégation de la huntingtine mutée
Des chercheurs américains ont réussi à prolonger la vie ainsi qu’à améliorer les symptômes de souris transgéniques exprimant la forme mutée de la huntingtine, responsable de la chorée de Huntington (CH). Le traitement employé a consisté à administrer en intrapéritonéal aux animaux un inhibiteur de la transglutaminase, la cystamine. Ces découvertes laissent espérer une stratégie de traitement semblable chez l’homme.
La CH est causée par un défaut génétique du gène de la huntingtine qui se caractérise par l’ajout anormalement élevé de résidus glutamine à la fin de la protéine (plus de 36 signifie le développement de la CH).
Il en résulte une agrégation de la huntingtine dans le cerveau due à la liaison des résidus glutamine entre eux initiée par une enzyme, la transglutaminase (TG).
L’équipe de Lawrence Steinman (Université de Stanford, Californie) a donc émis l’hypothèse que si l’agrégation de la huntingtine était stoppée par un inhibiteur de la TG comme la cystamine, alors les symptôme de la CH seraient réduits.
Les chercheurs ont en effet trouvé que chez des souris-modèle de la CH à qui on avait administré en intrapéritonéal de la cystamine, la durée de vie de celles-ci était allongée en moyenne de 20% et qu’elles présentaient des signes d’amélioration très nets comme la baisse des mouvements involontaires et des tremblements.
En regardant les différences d’expression génétique entre les souris traitées et celles non traitées par la cystamine, les auteurs ont observé une hausse de l’expression de trois gènes chez les souris traitées. Ces gènes sont connus pour coder des protéines à propriétés neuroprotectrices, retrouvées d’ailleurs en abondance parmi les patients atteints de CH.
Cela signifie donc selon les chercheurs que le cerveau produit lui même, sans succès, des facteurs neuroprotecteurs pour combattre les effets de la maladie.
Les auteurs, avant de tester la cystamine sur l’homme, cherchent s’il n’existe pas d’autres molécules plus efficaces et spécifiques, ou alors envisagent d’employer la cystamine en association avec d’autres molécules connues pour prolonger la vie des souris-modèle de la CH.
Source : Nature Medicine 1 février 2002;8(2):143-9.
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