Une nouvelle technique greffe de cellules souches pour le traitement de la granulomatose chronique

Des auteurs américains décrivent dans le dernier NEJM une nouvelle stratégie d'allogreffe dans le traitement de la granulomatose chronique en utilisant des cellules souches du sang périphérique de donneurs HLA compatibles. Cette technique non myelosuppressive fait appel à une élimination des lymphocytes T du greffon afin de limiter les réactions du greffon contre l'hôte.

La granulomatose chronique est un désordre d'origine génétique qui entraîne une incapacité des phagocytes à éliminer les micro-organismes. Horwitz et al rappellent dans leur article que la greffe allogénique de moelle osseuse conventionnelle présente un risque important de complications, avec un taux de mortalité de 10 %.

Le protocole utilisé par Horwitz et al permet d'éviter la myélosuppression. Si la greffe est un succès, on s'attend à ce que les phagocytes du donneur remplacent efficacement ceux du receveur. Dans le cas contraire, le receveur conserve son capital de cellules souches.

Après prélèvement de cellules souches du sang périphérique chez un donneur compatible, ce greffon a été traité de façon à éliminer les lymphocytes T pour réduire le risque de réaction du greffon contre l'hôte. Les lymphocytes ont été injectés au receveur à des intervalles de 30 jours après la transplantation.

Dix patients ont été traités selon ce protocole, dont cinq avaient moins de 12 ans. Un rejet a été observé chez deux patients. Globalement, la transplantation s'est mieux passée chez les enfants de moins de 12 ans et un seul a développé une réaction du greffon contre l'hôte (grade I). Par contre, trois adultes sont décédés d'une réaction du greffon contre l'hôte, d'une infection et des conséquences d'une seconde transplantation.

Au total, quatre infections sérieuses ont été notées parmi les patients où la greffe avait réussi. Les auteurs ont également assisté à la résorption des granulomes chez ces patients.

Cette approche est donc réalisable mais reste encore associée à un risque élevé, estiment les auteurs.

Source : N Engl J Med 2001;344:881-88