Protection du cancer colique par l’ursodiol chez des patients souffrant de rectocolite hémorragique
L’ursodiol paraît diminuer la fréquence de dysplasie colique chez les patients souffrant de rectocolite hémorragique (RCH) et de cholangite sclérosante primitive d’après une étude parue dans Annals of Internal Medicine.
Les personnes souffrant de rectocolite hémorragique (RCH) et de cholangite sclérosante primitive présentent un risque élevé de dysplasie colique et de cancer. Le risque approche les 50 % après 25 ans de rectocolite hémorragique. Sur des modèles animaux, l’ursidiol protège contre le développement de cancer colique.
Afin d’évaluer les relations entre l’utilisation de l’ursidiol et la dysplasie colique, précurseur du cancer colique, chez des patients souffrant de rectocolite hémorragique et de cholangite sclérosante primitive, le Dr T. Brentnall de l’Université de Washington à Seattle et ses collaborateurs ont conduit une étude transversale sur 59 patients.
L’utilisation de l’ursidiol a été évaluée chez tous les patients tout comme la présence ou l’absence de dysplasie colique (évaluée par coloscopie). D’autres variables ont été estimées comme l’âge au début de la rectocolite hémorragique et sa durée, la durée de la cholangite sclérosante primitive, la sévérité de la maladie du foie (classification de Child-Pugh), l’utilisation de sulfasalazine.
L’étude montre que l’utilisation de l’ursodiol est fortement associée à une diminution de la prévalence de la dysplasie colique (odds ratio = 0,18 ; IC 95 % = 0,05-0,61 ; P = 0,005).
Cette association reste inchangée quand on tient compte du sexe, de l’âge au début de la rectocolite hémorragique et de sa durée, de la durée de la cholangite sclérosante primitive, de la sévérité de la maladie hépatique, d’un traitement par la sulfasalazine (odds ratio ajusté = 0,14 ; IC 95 % = 0,03-0,64 ; P = 0,01).
Enfin, un âge jeune au début de la rectocolite hémorragique est associé à une augmentation du risque de dysplasie.
Selon les auteurs, on ne sait pas si des résultats identiques seront observés chez des patients souffrant de rectocolite hémorragique seule, aussi un essai randomisé étudiant l’effet chimioprotecteur de l’ursodiol chez ces patients devrait être envisagé.
Source : Ann Intern Med. 2001 ; 134 : 89-95
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