Mucoviscidose : une étude confirme la présence de biofilms bactériens dans les poumons des patients
Des chercheurs de l’Université de l’Iowa viennent de publier une étude dans laquelle ils montrent que la souche Pseudomonas aeruginosa croit sous forme de réseaux – médiés par des signaux chimiques- appelés biofilms dans des crachats issus de patients affecté par la mucoviscidose. Les résultats de leur étude pourraient conduire à l’élaboration de nouvelles molécules thérapeutiques.
L’infection par la bactérie P. aeruginosa est la principale cause de mortalité chez les patients atteints de mucoviscidose. En effet, P. aeruginosa est capable d’infecter de manière durable leurs poumons en se montrant extrêmement résistante aux antibiotiques les plus puissants. De plus, leur système immunitaire, en répondant de façon excessive à cette infection, endommage le tissu pulmonaire.
Ce haut degré de résistance associé à la nocivité de la réponse immunitaire sont caractéristiques des biofilms bactériens. Les biofilms sont des réseaux de communauté bactérienne enveloppée de sécrétion visqueuse. Les bactéries produisent des signaux chimiques qui vont leur permettre de communiquer entre elles. A une densité critique, ces signaux vont s’accumuler et déclencher l’expression d’un ensemble de gènes spécifiques, avec comme conséquence la formation de biofilm.
Il ressort de cette étude que P. aeruginosa, isolé des poumons de sujets atteints de mucoviscidose, communiquait de cette façon et s’organisait à la manière d’un biofilm. Les auteurs ont démontré que cette bactérie produit deux molécules signal, une à petit poids moléculaire (PM) et une à grand poids moléculaire(GM), et qu’elle utilise une des deux pour initier la formation de biofilms.
La quantité de GM est supérieure à PM si P. aeruginosa est cultivé dans un bouillon de culture. Mais le ratio sera inversé si cette bactérie est isolée d’un crachat de patient.
Selon le Dr E. Greenberg, un des co-auteurs de cette publication, ceci pourra conduire à la mise au point d’un test automatisé de screening de milliers de molécules visant à désorganiser ces biofilms.
Source : Nature 2000 ; 407 : 762-64
Descripteur MESH : Biofilms , Mucoviscidose , Signaux , Patients , Bactéries , Gènes , Infection , Mortalité , Nature , Système immunitaire