DSIH : Pour les médecins, le SIH peut mieux faire
À l’heure où les systèmes d’information se sont fait une place prépondérante dans les organisations hospitalières, DSIH est allé à la rencontre des médecins et des cadres de santé pour évaluer leur ressenti vis-à-vis de ces nouveaux auxiliaires.
L’outil informatique s’impose aujourd’hui comme un partenaire incontournable pour tous les médecins hospitaliers. À chaque étape de la prise en charge des patients, ils doivent composer avec de nouveaux modes de pratiques cybernétiques qu’ils ont accueillis, au départ, avec méfiance. Nous les avons interrogés afin de connaître leur opinion sur les systèmes d’information qu’ils utilisent au quotidien dans leur service.Une attente d’intégration des différentes solutionsLa première impression qui se dégage est que, au contraire de leurs collègues paramédicaux, les médecins et cadres de santé sont, en général, plutôt à l’aise avec leur matériel, de par leur cursus et leur niveau culturel global. Mais, pour certains, il s’agit tout de même d’une contrainte chronophage qui limite leur temps passé auprès du patient. C’est ce que nous fait remarquer le Dr Philippe Commeau, cardiologue interventionnel libéral à la clinique Les Fleurs d’Ollioules. Sa spécialité en fait un consommateur privilégié de SI, puisqu’il utilise un logiciel métier, un PACS qu’il alimente, des logiciels de comptes rendus, de gestion de stock ou de facturation. La vraie évolution, pour lui, serait de pouvoir utiliser un seul outil, à l’ergonomie bonifiée, et qui intégrerait l’ensemble des fonctionnalités dont il a besoin. L’intégration est aussi un item souhaité par ses confrères des CHU. Le Pr Olivier Chinot, chef de service en neuro-oncologie à l’AP-HM, aspire également à pouvoir réunir sur un logiciel unique les outils de gestion des images, des comptes rendus, des codifications et des prescriptions qu’il utilise. Il considère, d’autre part, que les SIH sont propices à un accès à l’information plus rapide et lui font ainsi gagner du temps, même s’ils réduisent le contact direct avec ses malades. Le partage des données patients, enfin, est pour lui une réelle avancée dans la qualité et la rapidité de leur prise en charge.Mobilité, ergonomie, formations adaptéesDe l’avis général, la mobilité des terminaux (PC portable ou tablette) est la condition nécessaire à l’efficience d’un SIH pour sauvegarder le rapport soignant/soigné.Du côté des cadres de santé, l’ergonomie semble être la principale qualité que devrait revêtir un SIH. D’un établissement à l’autre, les outils mis à disposition – les logiciels RH notamment – sont plus ou moins désuets, aux fonctionnalités souvent compliquées. Le temps passé et la qualité du rendu sont dès lors très inégaux.Les relations avec les patients et leur famille ne sont pas affectées par la pratique de la cybernétique. Au bloc opératoire, toutefois, les contraintes de traçabilités en tous genres ne sont pas favorables à la relation humaine, en particulier lorsque les interventions sont de courte durée. Une simplification de ces actions est vivement souhaitée.Il ressort aussi de ce sondage que les formations sont mieux ressenties chez les cadres, et les paramédicaux en général, que chez les médecins. Certains affirment en effet ne pas avoir été formés du tout sur les logiciels, ou ne pas avoir tiré de cet accompagnement les enseignements propices à une utilisation optimale. Voilà un point que les éditeurs devront prendre en compte, en proposant, par exemple, les temps de formation à des périodes où les praticiens sont susceptibles de ne pas être dérangés afin d’être plus réceptifs.Par Paco CarmineDescripteur MESH : Médecins , Santé , Temps , Patients , Logiciel , Cybernétique , Famille , Fleurs , Informatique , Médecins hospitaliers