Des fruits et des légumes pour protéger les neurones
La population vieillissant, les maladies neuro-dégénératives comme l'Alzheimer ou la maladie de Parkinson sont de plus en plus fréquentes. Ces pathologies, et le vieillissement en général, s'associent à des troubles comportementaux qui entravent sévèrement la qualité de la vie. Le cerveau étant particulièrement sensible au stress oxydatif, les radicaux libres sont en grande partie responsables de ces altérations neurologiques.
Des recherches encore limitées !
Les peroxydations des lipides et des protéines cellulaires, ainsi que les produits d'oxydation de l'ADN, sont vraisemblablement impliqués dans ces processus dégénératifs et l'on s'intéresse, depuis quelques années, aux bénéfices potentiels des antioxydants sur les détériorations neuro-comportementales. Tout porte à croire que les effets protecteurs des fruits et légumes frais, qui sont à présent bien connus dans le domaine du cancer et des maladies cardio-vasculaires, s'exercent aussi dans les pathologies du vieillissement. La richesse des végétaux frais en antioxydants - vitamines C et E, flavonoïdes (isoflavones, tanins, anthocyanes, quercétine), caroténoïdes- incite à développer des recherches qui restent encore limitées dans le domaine du vieillissement cérébral.
De l'ail, des fraises et des épinards pour rester jeune ?
Jusqu'à présent, les études ont surtout été menées chez l'animal. Sur un modèle de souris au vieillissement accéléré, la souris SAM (senesecence accelerated mice), des extraits d'ail ont démontré des effets bénéfiques en augmentant la survie des animaux et en améliorant leurs capacités de réactions d'évitement.
Pour tester l'effet des fruits et légumes riches en antioxydants sur la prévention de troubles cognitifs et comportementaux liés à l'âge, on a administré des extraits de fraises et d'épinards à des rats pendant 8 mois. Ces extraits (surtout ceux d'épinards) ont amélioré les capacités de mémorisation des animaux, ainsi que divers paramètres biochimiques, comme la libération de neuro-transmetteurs, la sensibilité de récepteurs neuronaux et l'activité d'enzymes impliquées dans la communication neuronale. Une étude prospective a confirmé les effets positifs d'un régime riche en antioxydants (fraises, épinards, airelles) sur la récupération des déficits liés à l'âge, chez des vieux rats de 19 mois. Conclusion des auteurs : les fruits et les légumes peuvent non seulement prévenir, mais aussi inverser, les effets délétères du vieillissement neurologique.
Comment définir l'alimentation "parfaite" ?
Compte tenu de leur diversité, il est encore trop tôt pour identifier les propriétés précises des micronutriments à l'origine de cette protection. On sait cependant que les flavonoïdes augmentent la fluidité des membranes cellulaires et que les anthocyanes, ainsi que d'autres flavonoïdes, peuvent réduire les réactions inflammatoires, en s'opposant au transport de l'acide arachidonique, directement impliqué dans la synthèse des prostaglandines pro inflammatoires.
Tous ces travaux sont prometteurs. Cependant, même si l'action antioxydante a démontré des effets bénéfiques, on ne sait pas si elle intervient seule ou en association avec d'autres mécanismes… Définir une alimentation "parfaite" n'est pas chose facile. Il faut tenir compte de nombreux facteurs comme la synergie d'action des antioxydants et leur bon équilibre avec d'autres composés alimentaires.
Par ailleurs, pour exercer ses effets bénéfiques, une alimentation doit être initiée dès le début de la vie.
L'antioxydant universel n'existe pas…
S'il est vrai que les mécanismes de défense antioxydante déclinent avec l'âge, la supplémentation avec une seule molécule a peu de chance d'avoir des effets protecteurs, contrairement à ce que l'on a cru longtemps. Il n'y a pas d'antioxydant universel : certains sont spécifiques de radicaux libres particuliers. En outre, les troubles comportementaux sont la conséquence d'un long processus de vieillissement. Il est plus logique de prévenir, ou de ralentir, leur survenue en ayant une alimentation adaptée tout au long de la vie, que de chercher à s'y opposer, une fois qu'ils sont installés, par l'administration "aiguë" d'antioxydants…
De plus, il ne faut pas oublier que certaines molécules, comme les flavonoïdes, même si elles sont globalement bénéfiques pour la santé, peuvent avoir des actions opposées : la quercétine, par exemple, a démontré des activités à la fois pro et anti-carcinogènes... ces effets dépendant vraisemblablement des doses, de la durée d'administration et des sources d'antioxydants. Et là, beaucoup reste à découvrir ! Ce qui est certain, c'est que les fruits et légumes ont, dans leur ensemble, des effets antioxydants qui peuvent être mis à profit dans la prévention des déficits neuro-comportementaux. Pourquoi s'en priver ?
D'après Neurobehavioral aspects of antioxydants in aging, I. Cantutti-castelvetri et al, Int J Devl Neuroscience 18 (2000) 367-381
Dr Thierry Gibault - Septembre 2000 - Source APRIFEL (Equation-Nutrition n°8)
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