Alzheimer : des troubles de mémoire sans plaque sénile
Selon de nouveaux travaux réalisés sur un modèle de la maladie d'Alzheimer chez la souris, la formation des plaques séniles ne serait pas indispensable pour qu'apparaissent les premiers troubles de mémoire.
Une des caractéristiques histologiques de la maladie d'Alzheimer est la présence de plaques séniles formées de peptide β-amyloïde dans des régions spécifiques du cerveau. En plus de cette forme fibrillaire, il existe également des dépôts diffus de peptide β-amyloïde. La contribution relative de ces deux entités distinctes aux processus de perturbation des fonctions cognitive reste incertaine.
Dans un article qui paraîtra dans la revue PNAS, Koistinaho et al. détaillent l'étude de souris qui surexpriment le précurseur du peptide β-amyloïde.
Ces souris ont pour caractéristique de former des dépôts diffus de peptide β-amyloïde mais ne forment pas de plaques. Elles constituent à ce titre un outil de choix pour étudier l'effet des ces deux formes de dépôts.
En analysant les performances de ces animaux lors de tâches d'apprentissage et de mémoire, les chercheurs ont montré que la formation des plaques n'était pas nécessaire pour que les fonctions de mémoires soient perturbées, du moins dans ce modèle.
"En résumé, nos résultats confirment que la surexpression du précurseur du peptide β-amyloïde dans les neurones entraîne des troubles spécifiques de la mémoire qui sont progressifs, dépendants de l'âge mais indépendants de la formation des plaques", observent les chercheurs.
La cause précise de ces troubles mnésiques reste donc à identifier et les chercheurs évoquent la surexpression du précurseur du peptide β-amyloïde ou encore une élévation des formes solubles du peptide β-amyloïde.
Source : Proc Natl Acad Sci USA 2001;98(25):14675-14680
Descripteur MESH : Mémoire , Maladie d'Alzheimer , Maladie , Amyloïde , Animaux , Apprentissage , Cerveau , Neurones