Effets des facteurs de risques - non lipidiques - de l’athérosclérose chez les jeunes ayant des taux normaux de cholestérol

Une étude parue dans la revue Circulation montre qu’il existe une relation entre les facteurs de risque « non lipidiques » et le développement de l’athérosclérose chez des jeunes de moins de 35 ans présentant un profil lipoprotéique normal.

La forte association entre la maladie coronarienne et la dyslipoprotréinémie a souvent éclipsé les effets des facteurs de risques non lipidiques (tabagisme, hypertension, obésité, diabète, intolérance au glucose) et a même conduit à mettre en question l’importance de ces facteurs en présence d’un profil lipoprotéique favorable.

Le Dr H. McGill et ses collaborateurs ont dans le cadre d’une étude multicentrique (Pathobiological Determinants of Atherosclerosis in Youth) examiné les autopsies de 629 hommes et 227 femmes (âge: 15 à 34 ans) présentant un profil liprotéique normal et décédés à la suite d’un accident, homicide ou suicide, afin d’étudier la relation pouvant exister entre les facteurs de risque non lipidiques et le développement de l’athérosclérose chez l’individu jeune.

Au niveau de l’aorte abdominale, les fumeurs présentaient des dépôts lipidiques plus étendus et des lésions plus importantes que les non fumeurs. Concernant les individus noirs hypertendus, les lésions étaient plus importantes comparé aux noirs normotendus.

De même, au niveau de l’artère coronaire droite, les noirs hypertendus présentaient plus de lésions importantes que les noirs normotendus, tout comme les hommes obèses (Indice de masse corporelle ≥ 30 kg/m²) comparé aux hommes non obèses. Les individus présentant une glycémie élevée avaient des dépôts lipidiques plus importants.

Enfin, les hommes obèses ont des lésions plus sévères (American Heart Association : grade 2 à 5) au niveau de l’artère coronaire descendante antérieure gauche.

Les auteurs concluent que les effets importants des facteurs de risque non lipidiques sur l’étendue et la sévérité de l’athérosclérose coronarienne et aortique , même en présence d’un profil lipoprotéique favorable, mettent en avant le besoin de contrôler tous les facteurs de risque cardiovasculaires.

Source : Circulation 2001 ; 103 : 1546-1550