La perte de poids réduit la concentration en CRP
Chez des patientes obèses et ménopausées, une perte de poids d'environ 15 % est associée en moyenne à une réduction de 32 % de la concentration plasmatique en CRP (C-Reactive Protein, marqueur de l'inflammation systémique). Ce résultat est publié dans la nouvelle parution de la revue Circulation. Il montre une fois de plus que le contrôle du poids (par régime) a un impact positif sur ce marqueur de l'inflammation et donc sur la réduction du risque cardiovasculaire.
Cette étude publiée par Tchernof et al. portait sur 61 femmes ménopausées, âgées en moyenne de 56 ans et dont l'indice de masse corporelle était supérieur à 30 kg/m2. Les participantes ne fumaient pas et n'étaient pas diabétiques.
Les auteurs ont tout d'abord mis en évidence une association positive entre la masse grasse totale et les concentrations en CRP.
Sur les 61 participantes, 25 ont complété le programme de perte de poids de 13,9 mois en moyenne. La réduction moyenne du poids était de 14,5+/-6,2 kg (-15,6 %) dont 10,4+/-5,4 kg (-25 %) pour la masse grasse. La réduction de la masse grasse abdominale était de 36,4 % et de 23,7 % pour la masse grasse sous cutanée.
Les concentrations plasmatiques en CRP ont diminué de 32,3 % en moyenne (de 3,06 à 1,63 µg/ml). Ces réductions étaient associées à la perte de poids et à la perte de masse graisseuse.
"Au cours du protocole de perte de poids, la masse grasse totale était un meilleur marqueur prédictif des variations de la concentration en CRP que la perte de graisse abdominale", commente Tchernof. "Avec nos résultats, nous ne pouvons pas déterminer si les concentrations plasmatiques en CRP sont plus liées à la distribution de la graisse abdominale ou à la masse grasse totale".
La perte de masse maigre était d'environ 3 kg en moyenne mais n'est pas apparue corrélée aux variations en CRP. "Il semble que la perte de graisse soit le meilleur marqueur prédictif des modifications de la concentration en CRP", observe Tchernof dans un communiqué de l'American Heart Association.
Il ajoute que d'autres études ont évoqué la possibilité que la production d'interleukine 6 par le tissu adipeux conduise à une stimulation de la synthèse de CRP par le foie. Cet effet expliquerait l'augmentation de la concentration en CRP chez les obèses.
"L'hypothèse que des facteurs inflammatoires (particulièrement l'interleukine 6 et le TNF-alpha) sont impliqués dans la relation entre l'accumulation de graisse et la concentration plasmatique en CRP a été mise en avant par d'autres investigateurs", précise Tchernof. Dans cette optique, Tchernof et ses collaborateurs étudient actuellement l'effet de la ménopause et des estrogènes sur la libération d'interleukine 6 par le tissu adipeux.
Tchernof estime que ces résultats confirment que la perte de poids peut réduire l'inflammation et le risque cardiovasculaire.
Source : Circulation 2002;105:564-9. American Heart Association.
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