La levure dévoile sa résistance génétique aux radiations ; Plus de 50 gènes auraient leur équivalent chez l’homme
Une étude américaine a systématiquement étudié chez la levure sa résistance aux radiations ionisantes de type gamma en l’absence de chacun de ses gènes non essentiels. L’analyse a révélé 107 gènes en cause dans la susceptibilité aux rayonnements. Parmi eux, plus de la moitié présentent des homologies avec les gènes humains dont 17 seraient impliqués dans les cancers.
Ce travail de criblage systématique a été réalisé au National Institute of Environmental Health Sciences et sera prochainement publié dans la revue Nature Genetics. Il visait à découvrir de nouveaux gènes de la levure Saccharomyces cerevisiae donnant une résistance aux radiations ionisantes.
Pour réaliser ce travail, Graig Bennett et ses collaborateurs ont construit des doubles mutant négatifs de Saccharomyces cerevisiae de chacun des 3760 gènes non essentiels de la levure.
Les chercheurs ont dénombré 107 gènes dont l’absence a rendu la levure plus sensible au rayonnement gamma. Parmi eux, 69 ont des homologues chez l’homme dont 17 sont apparentés à des gènes impliqués dans des cancers.
«La plupart des nouveaux gènes identifiés non seulement protègent des radiations mais également fournissent une résistance à d’autres agents endommageant l’ADN comme les UV ou les anti cancéreux tels que la bléomycine ou bien la camptothécine», ont commenté Michael Resnick et Graig Bennett, les deux principaux auteurs.
«Notre découverte», a ajouté Bennett, «démontre que les gènes non essentiels d’une cellule sont importants vis-à-vis des agressions de l’environnement comme la cigarette, les radiations, les produits chimiques et certaines nourritures, et que par conséquent ils peuvent devenir essentiels».
«Nous sommes à une transition du ‘génome fonctionnel’ car désormais nous commençons à pouvoir dire ce qui se passe au niveau génétique lorsque un facteur de l’environnement évolue. Ce travail chez la levure devrait faire découvrir ce qui se passe dans le corps humain», a conclu Resnick.
Source : Nature Genetics 19 novembre 2001 ; publication électronique en avance.
Descripteur MESH : Gènes , Génétique , Travail , Bléomycine , Électronique , Rayonnement