Hyperthyroïdie et risque de fracture chez la femme âgée
Selon une étude américaine parue dans Annals of Internal Medicine les femmes de plus de 65 ans avec un faible taux sérique de TSH ont un risque plus important de fracture de la hanche et de la colonne vertébrale.
Certains paramètres biochimiques de l’hyperthyroïdie peuvent être associés à une faible densité osseuse, particulièrement chez la femme ménopausée. Toutefois, aucune étude prospective étudiant la fonction thyroïdienne et le risque de fracture ultérieur n’a été réalisée.
Le Dr D. Bauer de l’Université de Californie (San Francisco) et ses collaborateurs ont conduit une étude de cohorte prospective afin d’examiner l’association entre de faibles taux sériques de TSH et les fractures chez la femme de plus de 65 ans.
Après ajustement pour l’âge, les antécédents d’hyperthyroïdie, l’utilisation d’œstrogène ou d’hormones thyroïdiennes, les femmes présentant un faible taux de TSH ( ≤ 0,1 mU/l) ont un risque 3 fois plus important de fracture de la hanche (risque relatif = 3,6 ; IC 95 % = 1,0-12,9), comparé au femmes présentant des taux normaux de TSH (0,5-5,5 mU/l). Quant au risque de fracture de la colonne vertébrale, il est quadruplé (odds ratio = 4,5 ; IC 95 % = 1,3-15,6).
Après ajustement du taux de TSH, une histoire d’hyperthyroïdie est associée à un risque 2 fois plus élevé de fracture de la hanche (risque relatif = 2,2 ; IC 95 % = 1,0-4,4). Mais l’utilisation d’hormone thyroïdienne n’est pas associée à une augmentation de ce risque (risque relatif = 0,5 ; IC 95 % = 0,2-1,3).
En conclusion, les femmes âgées de plus de 65 ans et avec de faibles taux sériques de TSH, indiquant une hyperthyroïdie, ont un risque plus important de fracture de la hanche et de la colonne vertébrale. Un traitement par une hormone thyroïdienne n’augmente pas ce risque si le taux de TSH est normal.
Source : Ann Intern Med 2001 ; 134 : 561-568
Descripteur MESH : Risque , Femmes , Hanche , Californie , Densité osseuse , Histoire , Hyperthyroïdie , San Francisco