Plateformes de téléconsultation MG France appelle à une régulation accrue
MG France, dans un communiqué publié le 4 décembre 2023, alerte sur les dérives potentielles des téléconsultations hors cadre médical traditionnel. Cette prise de position fait suite à l'émergence croissante de la télémédecine, souvent perçue comme une solution simpliste face à la pénurie de professionnels de santé.
L'étude révélatrice des CPAM d’Ile-de-France
Une enquête menée par les CPAM d’Ile-de-France révèle des différences notables entre les pratiques des médecins généralistes traitants et celles des plateformes dédiées à la téléconsultation. Cette étude indique que 82% des téléconsultations réalisées via les plateformes concernent des patients âgés de 16 à 39 ans, tandis que chez les médecins libéraux, ce pourcentage est de 51,8%. De plus, 90% des téléconsultations de plateforme sont destinées à des patients sans affection longue durée (ALD). Ces chiffres suggèrent un ciblage inadéquat des véritables bénéficiaires de ces services.
Un coût élevé et des prescriptions disproportionnées
Les coûts associés à ces téléconsultations sont également préoccupants, avec 26% des actes facturés avec majorations de nuit ou de dimanche. La mise en place de contrôles a entraîné une diminution significative de ces facturations abusives, comme en témoigne la chute du taux à 5,2% dans le département de la Seine-Saint-Denis. De plus, les plateformes de téléconsultation prescrivent des antibiotiques 2,5 fois plus fréquemment que les généralistes, et 17% de ces consultations sont suivies d'une nouvelle consultation dans la semaine, souvent en présentiel.
« Plébiscitée par les responsables politiques successifs qui ont voulu croire que la technologie pouvait pallier la chute des effectifs médicaux qu'ils n'ont su enrayer, la téléconsultation a surtout permis le développement d'une offre commerciale souvent couteuse et qui n'apporte le plus souvent aucun bénéfice au système de santé. » MG FRANCE
Face à ces constatations, MG France demande que cette étude soit généralisée à l'ensemble des régions françaises. L'organisation souligne que la téléconsultation doit rester un outil au service du médecin traitant et de ses patients, et non un moyen de contourner le parcours de soins conventionnel. Elle plaide pour une régulation plus stricte des pratiques de téléconsultation afin d'éviter un mauvais usage des fonds publics et des ressources médicales.
Dans un contexte de négociations conventionnelles axées sur l'efficience et la pertinence des ressources, l'urgence d'une régulation des pratiques de téléconsultation se fait sentir. MG France appelle à une action rapide de la part de l’Assurance Maladie pour corriger les dérives observées et assurer une utilisation optimale de cet outil dans le système de santé français.
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