La ménopause
Définition
Ethymologiquement, le terme ménopause signifie "cessation des règles". La ménopause ou climatère est un processus physiologique normal qui marque la fin de la période féconde. L'arrêt de la fonction ovarienne et de la sécrétion des hormones féminines - les estrogènes et la progestérone - entraîne une disparition des règles.
D'après leDictionnaire deMédecine Flammarion,"la ménopause est l'époque climatérique de la femme se situant normalement entre 50 et 55 ans, caractérisée par l'extinction des fonctions ovariennes et la disparition totale de la menstruation. On admet que la ménopause est installée lorsqu'il n'y a pas eu de règles depuis un an. Après l'ablation chirurgicale des ovaires (castration) chez une femme encore réglée, la ménopause qui s'ensuit est dite artificielle."
La ménopause est précédée par une longue période de transition qui commence dès l'âge de 40 ans et au cours de laquelle apparaissent les premières modifications biologiques. Cette période de transition correspond à la préménopause et la périménopause.
-La préménopause désigne la période pendant laquelle les fluctations hormonales produisent des irrégularités menstruelles. Elle peut varier de quelques mois à plusieurs années, en général elle dure 5 ans.
-La périménopause est la "période d'un an précédant immédiatement la ménopause durant laquelle débutent les signes endocrinologiques biologiques et cliniques caractérisant l'approche de la période de la ménopause." (Définition de Lucien Chaby extraite de son livre surLa ménopause, collection Dominos, Flammarion)
Les symptômes de la ménopause
Les modifications osseuses constituent avec les
manifestations cardiovasculaires les deux problèmes médicaux
majeurs de la ménopause. La masse osseuse
diminue chez la femme dès l'âge de 30 ans et la carence
estrogénique postménopausique accentue ce phénomène. Dans les
premières années qui suivent la ménopause, la masse osseuse
diminue chaque année de 2,5 % pendant 3 ou 4 ans pour
atteindre ensuite 0,75 % par an.
Pour en savoir plus sur l'ostéoporose
Pour la plupart des femmes, l'entrée en ménopause se manifeste par des irrégularités menstruelles parfois accompagnées de troubles de l'humeur et de bouffées de chaleur, précédant l'arrêt définitif des règles. Les bouffées de chaleur sont le symptôme qui caractérise le mieux l'entrée en ménopause. Elles apparaissent chez près de 50% des femmes. Il s'agit de brusques sensations de chaleur montant du haut du corps jusqu'au visage, suivies de sueurs importantes et de frissons. Leur durée est brève (rarement plus de quelques minutes).
La privation estrogénique est responsable d'autres
manifestations de la ménopause :
- fourmillements, douleurs articulaires et musculaires,
céphalées, palpitations, vertiges,
- manifestations neuropsychiques : troubles du sommeil,
fatigue, nervosité, irritabilité, perte de confiance en soi,
anxiété, pertes de mémoire, difficultés de
concentration,
- troubles sexuels : dyspareunie, sécheresse vaginale,
- problèmes de poids,
- vieillissement cutané.
Les traitements de la ménopause
Le traitement hormonal substitutif (THS)
Le THS est proposé aux femmes pour lesquelles préménopause ou
ménopause provoquent une gêne importante. Il est
particulièrement indiqué chez les femmes ayant eu une
ménopause précoce et/ou chirurgicale. Il est aussi recommandé
chez les femmes présentant des risques d'ostéoporose ou de
maladies cardiovasculaires accrus.
Plus de 1,7 million de françaises bénéficient du traitement
hormonal substitutif (THS) ce qui représente
17 % des femmes ménopausées. Si l'on considère les femmes
entre 50 et 65 ans, une sur trois se traite.
Le THS consiste à apporter à l'organisme les hormones
manquantes que ne produisent plus les ovaires à savoir
l'estrogène et la progestérone. Il agit sur la muqueuse
utérine de la même façon que le faisaient les hormones
ovariennes avant la ménopause.
L' administration d'un tel traitement nécessite un bilan
préalable pour bien connaître la situation hormonale de la
patiente et juger de l'absence de contre-indications.
Le THS est contre-indiqué
- aux effets secondaires de l'estrogène : cancer du sein,
cancer de l'endomètre, cancer endométrioïde de l'ovaire,
antécédents thromboemboliques, pathologie cardiaque,
pathologie vasculaire oculaire, hypertryglycéridémie,
- en gynécologie : maladie fibrokystique des seins, les
petits fibromes, l'endométriose, le diabète non
insulinodépendant.
*La préménopause
Cette période est
marquée par un déséquilibre estro-progestatif aux dépens de
la progestérone. Ce déséquilibre est considéré comme
favorisant la survenue de cancer de l'endomètre et du sein.
Le traitement est donc progestatif.
Il existe trois classes de progestatifs :
- progestérone naturelle et dérivé
proche : dydrogestérone (rétroprogestérone)
administrée 10 jours par mois à partir du 16ème jour du
cycle.
- autres progestatifs de synthèse dérivés de la
progestérone ou de la
17-hydroxyprogestérone (pregnane et
norpregnane) administrés 10 jours par cycle.
- progestatifs "norstéroïdes" (dérivés
de la norméthyltestostérone ; noyau estrane) administrés à
titre substitutif du 16ème au 25ème jour du cycle ou à titre
contraceptif du 5ème au 25ème jour du cycle en l'absence de
contre-indications métaboliques ou cardio-vasculaires.
(Source : Afssaps)
*La ménopause proprement dite
Un traitement estrogénique devient nécessaire dès que le test
au progestatif est négatif (absence de survenue d'hémorragie
de privation après administration d'un progestatif
-norstéroïde de préférence - 10 jours par mois pendant au
moins 3 mois consécutifs). Le traitement est administré chez
des femmes ne présentant par de contre-indications. Il est
administré aux doses minimales permettant la prévention de la
déperdition osseuse sur un mode discontinu habituellement 25
jours par mois ou 21 jours sur 28. Les doses sont adaptées en
fonction des signes cliniques. Un traitement de couverture
progestatif doit lui être associé au moins 10 jours par mois
si l'estrogène est administré 21 jours sur 28 et 12 à 14
jours par mois si l'estrogène est administré 25 jours. Une
surveillance clinique est indispensable.
Classes d'estrogènes :
- estrogènes "naturels" ou assimilés :
le 17 bêta-estradiol et estrogènes dits "conjugués équins".
Ils sont administrés per os sous forme micronisée, estérifiée
ou conjuguée ou par voie percutanée ou transdermique. Ces
spécialités sont contre-indiquées chez les femmes à risque
thromboembolique.
- dérivés à faible pouvoir
estrogénique : l'estriol est administré par
voie parentérale et est à effet prolongé.
- estrogènes de synthèse :
l'éthinyl-estradiol.
Des traitements progestatifs peuvent être associés aux
estrogènes : on utilise préférentiellement la progestérone
orale ou les dérivés de la progestérone et de la
170Hprogestérone. Si l'estrogène est utilisé du 1er au 25ème
jour du mois, le progestatif est associé les 12 et 14
derniers jours de l'estrogène. Lorsque l'estrogène est
administré 21 jours sur 28, le progestatif lui est
généralement associé les 10 derniers jours.
(Source : Afssaps)
Les risques du THS
Le risque majeur du
traitement hormonal substitutif est celui du cancer du sein.
Ce risque est augmenté chez les femmes traitées par les
estrogènes : il augmente de 2,3 % par an sous traitement et
ne devient significatif qu'au delà de 10
ans.
Très récemment, un large
essai américain, nommé Womens Health Initiative (WHI), sur
lhormonothérapie substitutive de la ménopause a été stoppé le
31 mai 2002 en raison dune augmentation globale des risques
de santé chez les participantes qui recevaient un traitement
par estrogènes conjugués équins plus progestatifs. Au
contraire des essais HERS (voir
dépêche sur le sujet), les données de lessai WHI
nouvellement publié portaient sur des femmes sans antécédent
cardiovasculaire et en bonne santé. Cette étude WHI vient de
démontrer que les risques étaient supérieurs aux bénéfices
pour le THS le plus utilisé aux USA (0,625 mg/jour
destrogènes conjugués 2,5 mg/jour dacétate de
médroxyprogestérone).Pour
en savoir plus sur l'étude WHI.
Les traitements non hormonaux
De nombreuses femmes ménopausées ne peuvent pour des raisons
gynécologiques ou générales bénéficier de cette thérapie.
D'autres craignent le traitement.
De nombreux produits non hormonaux sont actifs, sur les
bouffées de chaleur.La phytothérapie et
l'homéopathie sont particulièrement
intéressantes ainsi qu'une nouvelle molécule, le raloxifène.
La nutrition joue aussi un rôle important lors de la
ménopause.
Parmi les traitements alternatifs,les
isoflavones, plus connues sous le nom de
phyto-estrogènes, représentent une bonne
alternative. Ces effets ont été remarqués lors d'études
épidémiologiques sur les femmes asiatiques qui présentaient
une symptomatologie moindre de la ménopause que les femmes
occidentales. Raison de cette différence : les populations
asiatiques consomment du soja en grande quantité. Le soja est
riche en isoflavones. L'apport en deux prises de 76 mg par
jour d'isoflavones montre une réduction significative des
bouffées de chaleur dès le premier mois de
traitement(source : Le Généraliste - Actualités
thérapeutiques, N°2170, 25/01/02).
Pour en savoir plus
La ménopause
Introduction, le cycle menstruel, la pré-ménopause, la
ménopause, symptômes de la ménopause, ostéoporose, coeurs et
vaisseaux sanguins, risques de phlébites et de thromboses
artérielles, le pourquoi d'un traitement, traitement
hormonal, alimentation, cesser de fumer, exercices physiques,
santé sexuelle, rôle de l'hormonothérapie. Préparé par Gilles
Desaulniers, m.d., Dépt. Obstétrique-Gynécologie, Hôpital du
Sacré-Coeur de Montréal. Sur le site du collège des médecins
du Québec.
La ménopause
Diagnostic, bilan initial - indications - contre-indications,
traitement, surveillance - surdosage - sousdosage - Les
risques - avantages, raloxifène, une alternative naturelle :
le soja, les phytoestrogènes. Voir le
document
La ménopause
Présentation de la maladie, définition, symptômes de la
ménopause, le traitement hormonal substitutif. Informations
données par la clinique Les cigognes à Pau - cabinet de
gynécologie obstétrique.
Voir le document
Ménopause
Conséquences de la ménopause, l'ostéoporose
post-ménopausique, les cancers en post-ménopause, traitement
hormonal substitutif.
Dossier du Corpus médical de la faculté de médecine de
Grenoble. Par C. Racinet, 1995.
La ménopause
Définition - Physiopathologie - Clinique - Biologie - Formes
évolutives - Diagostic différentiel - Traitement.
Serveur des Polycopiés de santé, Université de médecine de
Lyon.
Menopause.fr : la vie devant soi
Site
entièrement consacré à la ménopause : les étapes, principales
manifestations, répercussions à long terme, traitements
possibles, avantages et risques, revue de presse,
bibliographie, questions clé.
Conférence canadienne de consensus sur la ménopause
et lostéoporose 2000 / 2001
Sommaire : Périménopause - Ménopause : un mode de vie sain -
Ménopause et fonction sexuelle - Hormonothérapie substitutive
et maladies cardiovasculaires - Ostéoporose - Santé
urogénitale - Etats pathologiques et cas particuliers - Les
hormones et le cerveau - Pharmacothérapie - Hormonothérapeit
substitutive et cancer - Approches complémentaires -
Evaluation, prise de décision et suivi.
Par M. Rowe T, Dr Bélisle S, Dr Derzko C, et al. - Société
des obstétriciens et gynécologues du Canada
Système génito-urinaire et hormones sexuelles : La
ménopause
La préménopause - La ménopause proprement dite -
Classification des oestrogènes - Traitements progestatifs qui
peuvent être associés aux estrogènes - Associations
estroprogestatives - Associations estrogènes-endogènes -
Traitements exclusifs des troubles vasomoteurs -
Lexique.
Par l'Afssaps, 1999.
Menoweb
Site Solvay Pharma consacré à la ménopause et sa prévention.
Deux espaces :
- Espace professionnel : actualité scientifique, services de
veille documentaire
- Esapce patiente : actualité et prévention, conseils et
information.
Voir le
document
La ménopause
Faculté de médecine St Antoine. Polycopié d'endocrinologie
2001. P. Bouchard, 2001.
Conséquences de la ménopause
Les complications de la ménopause
L'ostéoporose - Les complications cardio-vasculaires.
Par le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens
Français (CNGOF), 30 mai 2000.
L'avenir de la prise en charge de la ménopause et de
ses conséquences
Par le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens
Français (CNGOF), 30 mai 2000.
Voir le
document
Traitement hormonal substitutif
Le traitement hormonal substitutif
Suivi des femmes et prévalence du THS - Durée moyenne et
observance du THS - Consultations pour troubles de la
ménopause et de la périménopause en médecine de ville:
données de l'EPPM - Résultats de l'étude conduite par Organon
en collaboration avec IMS: suivi de 300ordonnances de
traitements oestroprogestatifs (THS) - Médecin consulté et
médecin prescripteur de THS - Comparaisons avec l'Allemagne
et les Pays-Bas - Perspectives des traitements de la
ménopause
Par le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens
Français (CNGOF), 30 mai 2000.
Voir le
document
Traitement hormonal substitutif
Qu'est-ce que la ménopause ? Conséquences de la carence
hormonale - Y a t-il des examens à faire ? Qu'est-ce que le
traitement hormonal substitutif ou THS ? Contre-indications
au THS - Bilan préalable au THS et surveillance - Le THS
est-il efficace ? Effets indésirables du THS - Le THS est-il
dangereux - Le THS et la prise de poids - Existe t-il une
alternative au THS ?
Dossier en ligne sur le site d'information des patients
devant subir une intervention chirurgicale. Voir le
document
Ménopause et traitement hormonal substitutif
(THS)
Ménopause et risque cardiovasculaire - Ménopause et
modification du profil lipidique - Estrogènes et paroi
artérielle - THS et symptômes fonctionnels de la ménopause -
THS et ostéoporose - THS et cardiopathies ischémiques - THS
et modifications du profil lipidique - THS et modifications
des paramètres non lipidiques - Effets indésirables du THS -
Quel traitement utiliser ? Conclusion. Aide médicale dans la
démarche décisionnelle, mars 2000.
Hormones et ménopause
Modalités d'administration - Les critères d'efficacité -
Bénéfices et risques - Indications actuelles - Bénéfices du
THS - Risques du THS. Polycopié Pcem2-Dcem1, Service de
pharmacologie, Pr. Philippe Lechat. Faculté de médecine
Pitié-Salpêtrière. Dernière mise à jour du site : 24 juin
2002.
Les traitements hormonaux substitutifs de la
ménopause
Questions de médecine. Par le Pr Paul Sageot.
Hormonothérapie substitutive chez les femmes ayant
souffert d'un cancer du sein
Qu'est-ce que la ménopause ? Les femmes atteintes d'un cancer
du sein vivent-elles différemment la
ménopause ? Les symptômes de la ménopause, la ménopause
comporte-t-elle des risques pour la santé ? l'hormonothérapie
substitutive, les risques liés à ce traitement,
l'hormonothérapie substitutive comporte-t-elle des effets
secondaires ? Risques si la patiente a déjà eu un cancer du
sein, existe-t-il des solutions de remplacement ?.
La ménopause
Traitements hormonaux pendant la préménopause, pendant la
ménopause proprement dite - Classification des estrogènes.
Par l'AFSSAPS.
Ménopause artificielle
La ménopause artificielle
Qu'est-ce que la ménopause ? Qu'est-ce que la ménopause
artificielle ? Symptômes de la ménopause artificielle, les
risques pour la santé de la ménopause...
Série de feuillets d'information sur le cancer du sein de
l'OBCIEP (Ontario Breast Cancer Information Exchange
Partnership).
Association - Centre
Association Française Etude Ménopause
L'AFEM est ouverte à toute personne, médecin ou non, ayant
une activité dans le domaine de la ménopause. L'AFEM a une
vocation de recherche scientifique mais également
d'information auprès du corps médical et du grand public.
Centre Ménopause Québec
Centre multidisciplinaire regroupant des chercheurs,
enseignants, médecins et plusieurs autres professionnels de
la santé dont la mission est de promouvoir la santé globale
des femmes à la période de la ménopause. Données générales
sur la ménopause, données scientifiques, projets, services,
liens...
Voir le document
#COVID-19 : le point de situation épidémiologique sur le coronavirus SARS-CoV-2
Descripteur MESH : Ménopause , Climatère , Menstruation , Ostéoporose , Périménopause , Préménopause , Anatomie , Association