Le polymorphisme du transporteur de la sérotonine influence le degré d’émotivité

Une équipe de neurologistes du NIH dirigée par Ahmad Hariri a mis en évidence une relation entre un certain polymorphisme du gène SLC6A4, un transporteur de la sérotonine, et les niveaux d’anxiété de patients hétéro ou homozygotes pour une version tronquée du gène. Ces résultats, publiés dans la revue Science, mettent en évidence une relation entre la génétique et une fonction émotionnelle visualisée par l’IRM fonctionnelle.

Constatant la difficulté à évaluer objectivement la personnalité et l’émotivité des personnes testées, les auteurs ont procédé à une IRM fonctionnelle du noyau amygdalien, une région impliquée dans les processus émotifs, parmi deux cohortes de 14 personnes chacune.

Les chercheurs ont constaté que les personnes pourvues d’un ou de deux allèles du gène SLC6A4 raccourci (dans la région promotrice du gène), présentaient une activité cérébrale supérieure à ceux avec deux versions ‘longues’ du gène, lorsqu’ils étaient devant des images inspirant la frayeur.

Cette association entre un transporteur de la sérotonine moins performant (version courte du gene), donc une expression réduite de sérotonine, et une variation d’augmentation de l’anxiété, est un exemple type d’étude fonctionnelle mettant en évidence l’impact d’un certain fond génétique sur un type comportemental.

Les auteurs ont donc ouvert une nouvelle voie d’investigation neuropsychologique, celle de la valeur prédictive du génotype sur l’aspect qualitatif de comportements complexes.

Source: Science 19 juillet 2002;297:400--3

PI