Neurofibromatose de type 1 : les déficits intellectuels corrigés chez la souris
Des chercheurs américains ont mis en évidence chez la souris les mécanismes moléculaires impliqués dans les difficultés intellectuelles associées à la neurofibromatose de type 1 (NF1). L’origine des déficits d’apprentissage rencontrés dans la NF1 proviennent d’un excès de signalisation cellulaire de la protéine Ras associée à la mutation du gène de la neurofibromine (Nf1). Ils peuvent être corrigés grâce à une molécule expérimentale qui réduit la signalisation médiée par Ras. Ces découvertes donnent un espoir de thérapie future chez l’homme.
Rui Costa et al, qui publient leurs résultats dans la revue Nature, se sont intéressés à ce qui se passait chez des souris ayant une mutation à l’état hétérozygote du gène Nf1 (Nf1+/-), codant pour la neurofibromine qui contrôle l’activité de la protéine Ras.
Les chercheurs, afin de tester le rôle de Ras dans la NF1 et ses symptômes neurologiques, ont croisé les souris Nf1+/- avec des souris possédant une mutation sur le gène de Ras.
Les résultats ont montré que les souris possédant l’une ou l’autre des mutations avaient des problèmes de repérage dans l’espace (test du labyrinthe) par rapport aux souris sauvages.
Les chercheurs ont donc suggéré que les symptômes neurologiques étaient dus à un excès de Ras et ils ont testé un inhibiteur expérimental de la farnesyl transférase (BMS 151963), un agent réduisant à la signalisation médiée par Ras, en l’injectant en intra-abdominal aux souris mutantes.
Ils se sont aperçus que cette molécule permettait de réduire les difficultés d’apprentissage des souris. Les chercheurs pensent que c’est l’excès du neuromédiateur GABA, induit par Ras, qui modifie le potentiel synaptique et est à l’origine des symptômes neurologiques rencontrés dans la NF1.
Les chercheurs sont optimistes sur les implications futures de leurs recherches en terme de traitements thérapeutiques potentiels de la neurofibromatose humaine, mais restent cependant prudents et insistent sur le fait que des recherches plus approfondies doivent être entreprises pour déterminer avec précisions les types de cellules nerveuses impliquées dans la pathologie.
Source : Nature 16 janvier 2002, publication en ligne avancée, DOI 10.1038/n47700
Descripteur MESH : Mutation , Neurofibromatose de type 1 , Cellules , Hétérozygote , Rôle