DREAM :Un gène régulateur de la douleur
Des chercheurs canadiens, américains et autrichiens, ont découvert un mécanisme moléculaire impliqué dans la modulation de la perception douloureuse. Un gène, appelé DREAM, qui est un répresseur transcriptionnel, provoque par son absence une perte quasi complète de sensibilité à la douleur chez des souris dream-/-. Ces résultats pourraient bouleverser l’approche thérapeutique de la lutte contre la douleur.
Le gène dream (pour downstream regulatory element antagonistic modulator) avait été préalablement identifié comme permettant de réduire la production de dynorphine, un peptide normalement produit par l’organisme en réponse à la douleur et au stress.
La dynorphine est retrouvée augmentée dans la région de la moelle épinière qui transmet le signal de la douleur et contrôle son intensité.
Joseph Penninger (Amgen Institute, Toronto, Canada) et ses collaborateurs, ont voulu dans cette étude caractériser la fonction biologique du gène dream chez la souris en créant des animaux transgéniques dépourvus de dream.
Les souris dream-/- ont présenté une sensibilité diminuée à la douleur aiguë de type inflammatoire et neuropathique, au niveau de tous les tissus testés.
Les chercheurs se montrent enthousiastes à la vue de ces résultats car ce mécanisme de transduction de la douleur est très différent des autres recensés et offrent des voies thérapeutiques nouvelles de lutte contre la douleur.
«Ces découvertes montrent de nouvelles approches pharmacologiques de la gestion de la douleur, qui pourraient se passer au niveau même de l’ADN, en bloquant simplement la liaison du produit de dream à l’ADN ou bien en inhibant sa production», a commenté un des chercheurs, Michael Salter (Université de Toronto).
Source : Cell 2002;108:31-43.
Descripteur MESH : Douleur , Lutte , Perception , Thérapeutique , Animaux , Canada , Gestion de la douleur , Tissus