Alcool et Grossesse : la perception des risques évolue, mais reste en deçà des niveaux réels
Entre 2004 et 2020, la perception des Français concernant la consommation d'alcool pendant la grossesse a connu une évolution notable. Une étude menée par Guillemette Quatremère et son équipe de Santé publique France révèle dans le dernier BEH des changements significatifs dans la manière dont les Français perçoivent les dangers de l'alcool pour le fœtus.
Les dangers de l'alcool pendant la grossesse
La consommation d'alcool pendant la grossesse présente des risques majeurs pour le développement du fœtus, tant sur le plan physique que cognitif et comportemental. Malgré ces dangers, le diagnostic des troubles de l'alcoolisation fœtale demeure complexe. Une étude menée en France entre 2009 et 2013 a révélé qu'environ 0,48 nourrisson sur 1 000 naissances était diagnostiqué avec un trouble lié à l'alcoolisation fœtale. Les recherches actuelles ne parviennent pas à déterminer une quantité d'alcool "sûre" pour le fœtus pendant la grossesse. Par conséquent, les recommandations françaises préconisent l'abstinence totale d'alcool pendant cette période.
La perception de la consommation d'alcool pendant la grossesse
Il est ardu d'estimer la proportion exacte de femmes consommant de l'alcool pendant leur grossesse, en raison de biais tels que la mémoire ou la désirabilité sociale. Néanmoins, diverses enquêtes montrent une diminution significative de cette consommation au cours de la dernière décennie. Depuis les années 2000, des efforts ont été déployés pour sensibiliser les femmes en âge de procréer, ainsi que la population générale, aux risques associés à la consommation d'alcool pendant la grossesse. Plusieurs campagnes nationales ont été lancées, notamment par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) et Santé publique France.
L'article se penche également sur l'évolution des connaissances et perceptions des Français concernant la consommation d'alcool pendant la grossesse, sur la base d'une enquête menée à cinq reprises entre 2004 et 2020. Les résultats montrent une prise de conscience croissante des risques associés à cette consommation. En 2020, 91% des personnes interrogées estimaient qu'il ne fallait pas consommer d'alcool pendant la grossesse. Cependant, des idées reçues persistent, notamment l'idée qu'un verre occasionnel ne présente pas de risque.
Cependant, des disparités subsistent. En 2020, les proches demeuraient la principale source d'information pour les femmes (42%), suivis de près par les professionnels de santé (38%) et les médias (37%).
En dépit de ces avancées, un décalage persiste entre la connaissance des dangers et la perception réelle des risques associés à une faible consommation. Il est donc primordial de poursuivre les efforts de communication auprès du grand public.
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