Prise en charge des complications de la chirurgie prothétique pour l'incontinence urinaire et le prolapsus génital : la HAS publie de nouvelles recommandations
La HAS a publié de nouvelles recommandations concernant l'amélioration de la prise en charge des complications liées à la chirurgie prothétique pour l'incontinence urinaire et le prolapsus génital.
Reconnaître et traiter les complications
L'incontinence urinaire et le prolapsus génital sont des pathologies fréquentes chez les femmes, ayant un impact négatif sur leur qualité de vie. La chirurgie prothétique, bien que rarement compliquée, peut entraîner des conséquences graves. La HAS a donc élaboré des recommandations en partenariat avec plusieurs sociétés savantes pour aider les professionnels à mieux reconnaître et prendre en charge ces complications.
La HAS a procédé à une réévaluation globale des dispositifs médicaux existants sur le marché. Les mini-bandelettes sous-urétrales à incision unique, précédemment employées pour le traitement de l'incontinence urinaire d'effort, ainsi que les implants par voie basse destinés au traitement du prolapsus, ont obtenu un avis défavorable. Par conséquent, leur utilisation est désormais interdite, sauf dans le contexte d'études cliniques. À ce jour, 17 bandelettes classiques et 9 implants par voie haute ont reçu un avis favorable de la HAS.
Sécuriser la prise en charge et favoriser la collaboration entre professionnels
Les recommandations de la HAS visent à limiter l'impact des complications chirurgicales en proposant une prise en charge adaptée à chaque type de complication, en sécurisant la prise en charge et en facilitant la collaboration entre les différents professionnels de santé.
La HAS souligne deux prérequis essentiels pour optimiser la gestion des complications : en accord avec la réglementation actuelle, un document de traçabilité doit être systématiquement fourni à la patiente après chaque intervention chirurgicale. Ce document permet d'identifier l'implant, le lieu et la date de l'implantation, ainsi que le nom du chirurgien ayant procédé à l'opération. Ces informations sont cruciales pour les différents professionnels de santé qui pourraient être amenés à intervenir dans la prise en charge des complications éventuelles. Elles rappellent également l'importance d'un suivi postopératoire rigoureux, avec au moins deux consultations obligatoires : une dans le mois suivant l'opération, et une autre un an après.
Informer les patientes et les alerter sur les signes de complications
La HAS souligne l'importance de la décision médicale partagée avec la patiente lors du choix de la chirurgie prothétique. Les patientes doivent être informées des risques de complications, du suivi postopératoire et des bénéfices/risques en cas de nécessité d'une réintervention. Les patientes doivent également être sensibilisées aux signes évocateurs de complications, tels que les signes d'infection, les douleurs durant les rapports sexuels, les signes urinaires et digestifs, ou encore les douleurs persistantes ou importantes au niveau des cicatrices.
Prise en charge des complications : concertation pluridisciplinaire et décision partagée
La HAS rappelle que la prise en charge des complications suite à la pose d'une prothèse se fait dans le cadre d'une concertation pluridisciplinaire et d'une décision partagée avec la patiente. Il est essentiel que les patientes signalent rapidement tout signe évocateur de complication et déclarent systématiquement toute forme de complications post-opératoires via la plateforme dédiée.
Il est ainsi nécessaire de consulter en cas de signe évocateur tel que :
- signes d’infection : fièvre, cicatrice rouge, chaude et surélevée ;
- signes sexuels, comme des douleurs durant les rapports sexuels ;
- signes urinaires : brûlures urinaires, difficultés importantes pour uriner, envies fréquentes d’uriner ;
- signes digestifs : incontinence ou saignement au niveau anal ;
- douleurs persistantes ou importantes au niveau des cicatrices ou à distance de celles-ci (abdomen, lombaire…).
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