Feu Vert de la Communauté Européenne pour quatre nouvelles cultures.
La Commission Européenne a donné son accord à quatre nouvelles cultures génétiquement modifiées cette année (trois types de maïs et une variété de colza destiné à la fabrication d'huile). La modification génétique est de plus en plus utilisée pour introduire des caractéristiques utiles dans les produits céréaliers.
Le maïs est un aliment et une plante céréalière qui joue un rôle important dans le monde entier. L'amidon représente une de ses principales utilisations. Grâce à d'autres procédés, on obtient de l'amidon alimentaire qui peut à son tour être transformé en différents sirops ou en alcool. Le maïs fournit aussi de l'huile végétale et du gluten. Après le soja et l'huile de palme, le colza est la troisième source d'huiles végétales. Son huile est utilisée dans les sauces de salade et pour la cuisine. Comme matière première, il est utilisé dans la fabrication de la margarine et de la mayonnaise. Certains produits non alimentaires comme le savon et les détergents peuvent aussi contenir de l'huile de colza. Les technologies traditionnelles ont considérablement amélioré les cultures de maïs et de colza au cours des trente dernières années. Etant donné leur rôle considérable, tant pour les hommes que pour les animaux, les agriculteurs les ont encore perfectionnées en ayant recours à la modification génétique. Grâce à la biotechnologie, on peut doter les plantes d'une série de caractéristiques utiles : aujourd'hui, elles peuvent résister à certains désherbants ou nuisibles ; demain, elles résisteront à la sécheresse tout en ayant une valeur nutritionnelle plus élevée. Par rapport aux techniques traditionnelles, la modification génétique est plus efficace et plus rapide.
Utilisation de la nature dans le combat contre les nuisibles.
L'une des variétés de maïs récemment approuvées résiste à l'attaque d'un insecte nuisible redoutable : la pyrale du maïs(ECB). Ce nuisible est originaire d'Europe et s'est répandu sur le continent américain au début de notre siècle. Son effet est dévastateur sur les cultures contaminées dont la récolte se trouve considérablement réduite. En raison du cycle de vie particulier de l'insecte et pour une question de respect de l'environnement, le recours aux insecticides crée problème. On a trouvé une solution en développant un plant de maïs doté d'une protection interne. Cette protection est apportée par la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt), qu'on trouve à l'état naturel. Cette bactérie se trouve dans le sol et produit des molécules protidiques, toxiques pour certaines larves, y compris la pyrale. Les fermiers la pulvérisaient autrefois sur les feuilles du maïs. Des techniciens ont isolé le gène de la bactérie qui est à l'origine de ces protéines et l'ont incorporé aux cellules du maïs. On permet ainsi à la plante de se protéger elle-même de l'ECB. L'intérêt de ces protéines est qu'elles sont sans danger pour l'homme ou toute autre espèce animale, y compris les insectes qu'elles ne visent pas ; elles sont de surcroît entièrement biodégradables.
Résistance aux herbicides.
Les deux autres types de maïs ainsi que la variété de colza approuvés sont protégés contre deux herbicides à large spectre, le glufosinate d'ammonium et le glyphosate. Ceux-ci sont capables d'enrayer le développement de presque toutes les plantes et mauvaises herbes. Par ailleurs, des herbicides sélectifs à spectre étroit ne détruisent que certaines catégories spécifiques d'herbes. Les cultures qui résistent aux herbicides représentent un avantage évident pour les exploitants, qui peuvent ainsi maîtriser les mauvaises herbes sans dommage pour leurs cultures. On a déjà expérimenté ce procédé à l'aide de techniques de culture de tissu naturel dans la culture du maïs ce qui lui permet de résister à certains herbicides à spectre étroit. La modification génétique a aussi été employée pour créer une tolérance aux herbicides à large spectre qui sont souvent moins toxiques. Le fait qu'il soit possible d'utiliser plusieurs variétés de plantes résistant aux herbicides permet aux exploitants agricoles d'employer leurs herbicides selon un roulement, ce qui minimise les risques d'adaptation des mauvaises herbes à l'un d'entre eux.
Evaluation des risques et questions fréquentes
Certains se sont interrogés sur la modification génétique. Dans ce domaine technologique relativement nouveau, l'une des grandes interrogations concerne le passage des gènes des cultures génétiquement modifiées aux plantes sauvages de la même famille. L'une des conséquences indésirables serait que le gène responsable de la tolérance aux herbicides soit facilement transféré par pollinisation croisée ou par croisement avec des plantes sauvages de la même famille que les plantes modifiées. En Europe, cela ne concerne pas le maïs puisque aucune plante sauvage de la même famille n'existe. Des recherches approfondies sur la variété de colza résistante aux herbicides nous montrent que les possibilités de croisement avec les écosystèmes naturels sont les mêmes que celles des plantes cultivées de manière conventionnelle. L'une des manières d'éviter l'apparition de plantes sauvages résistant à certains herbicides est d'assurer que des pratiques agricoles correctes sont employées et à bon escient, comme par exemple des systèmes appropriés de rotation cultivable. Souvent, les cultures génétiquement modifiées provoquent une autre préoccupation : la possibilité d'allergie. Ce risque est toujours étudié de manière approfondie au cours des études de tolérance qui précèdent la commercialisation. A ce jour, seul le développement d'un produit a été abandonné : un allergène (et un seul) y avait été détecté. L'accord de la Commission Européenne sur ces quatre nouvelles cultures importantes montre bien à quel point elles peuvent être utiles aux cultivateurs, aux consommateurs et à l'environnement.
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