L'hépatite C
Rédigé par Me DURRIEU-DIEBOLT, Avocat à la Cour
Les apports de la loi du 4 mars 2002
Les victimes contaminées par le virus de lhépatite C ne sont pas concernées par le nouveau dispositif d'indemnisation prévu par la loi. Elles doivent nécessairement continuer d'agir devant le tribunal.
Larticle 102 de la loi reprend à cet égard la jurisprudence développée en leur faveur quant à la présomption de faute des organismes fournisseurs de sang :
- « En cas de contestation relative à l'imputabilité d'une contamination par le virus de l'hépatite C antérieure à la date d'entrée en vigueur de la présente loi, le demandeur apporte des éléments qui permettent de présumer que cette contamination a pour origine une transfusion de produits sanguins labiles ou une injection de médicaments dérivés du sang. Au vu de ces éléments, il incombe à la partie défenderesse de prouver que cette transfusion ou cette injection n'est pas à l'origine de la contamination. Le juge forme sa conviction après avoir ordonné, en cas de besoin, toutes les mesures d'instruction qu'il estime utiles. Le doute profite au demandeur.
- Cette disposition est applicable aux instances en cours n'ayant pas donné lieu à une décision irrévocable. »
- La loi vise toutefois à faciliter l'indemnisation par les juridictions des victimes d'hépatites C dues à des transfusions anciennes, qui rencontrent des difficultés à apporter la preuve de l'imputabilité de leur contamination à une transfusion : il est créé à cette fin un régime de preuve spécifique : c'est le juge qui formera sa propre conviction au vu des éléments apportés par chaque partie et des mesures d'expertise dont il prendra l'initiative ; en cas de doute, celui-ci profitera à la victime.
Depuis quand connaît-on le risque de contamination par le virus de l'hépatite C lors d'une transfusion sanguine ?
On sait depuis la deuxième guerre mondiale que des agents infectieux peuvent être transmis par le sang ou des dérivés sanguins, mais on ne connaissait pas l'hépatite C.
Le virus de l'hépatite B a été découvert en 1965. Sa première image date de 1970.
Le virus de l'hépatite A a été isolé dans les années 1980. Sa première image date de 1973.
Un troisième virus "non A non B" a été soupçonné dès 1974. Le virus de l'hépatite C a été identifié en 1989.
Quel était le risque de contamination ?
Environ 5% à 7% des personnes transfusées ont été contaminées par le virus de l'hépatite C.
Combien de personnes ont été contaminées ?
Le rapport du réseau national de santé d'octobre 1995 a estimé entre 500.000 et 600.000 le nombre de personnes affectées par le virus de l'hépatite C et conclut que 60% l'ont été soit par transfusion soit par l'utilisation d'une drogue par voie intraveineuse.
Ces chiffres ont été confirmés à la conférence de consensus hépatite C à Paris les 16 et 17 janvier 1997.
Suivant d'autres spécialistes le nombre de personnes contaminées pourrait être plus élevé.
Ainsi du professeur Thierry Poynard qui a fait la démonstration suivante :
chiffres moyens entre 1960 et 1990 de 500.000 transfusions par an en moyenne.
5% de contaminations par l'hépatite C lors des transfusions soit 25000 par an.
entre 1960 et 1990 : nombre de personnes contaminées : 25.000 x 30 (ans) = 750.000.
Quels sont les autres modes de contamination ?
Dans 40 % environ des cas, le mode de contamination n'a pas pu être clairement précisé : il s'agit de cas dits sporadiques.
S'agissant des autres modes de contamination, ils sont :
- la toxicomanie intraveineuse (cause la plus importante)
- les vaccinations
- les interventions chirurgicales
- l'acupuncture ou la mésothérapie
- les tatouages
- les infiltrations de corticoïdes
- les actes d'endoscopie ou de cathétérisme
- les actes de chimiothérapie anticancéreuse
- les interventions dermatologiques ou esthétiques
- les séjours en pays d'endémie (Asie et Afrique noire)
- la voie professionnelle pour les professions de santé
- la voie sexuelle (très faible)
- la voie parentale (également très faible)
Quand a-t-on pu y remédier ?
En mars 1990, le dépistage de l'hépatite C par le test anti-HCV Elisa 1 a été rendu obligatoire. Grâce à ce test, le risque de contamination est passé d'environ 5% à 1%.
En mars 1991, le dépistage du virus a été amélioré par le test anti-HCV Elisa 2. Le risque de contamination est actuellement de 1/100.000.
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