Standardiser les recommandations pour la radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI)

Une étude américaine vient de montrer l’existence de variations significatives entre les doses prescrites et les doses effectivement délivrées par RCMI, ce qui souligne le besoin de recommandations nationales et/ou internationales dans ce domaine. D’autre part, ces écarts soulèvent la question de la pertinence des études comparatives sur la RCMI.

La RCMI est une technique de radiothérapie destinée à délivrer une dose prescrite et uniforme au volume cible et une dose minimum aux tissus sains adjacents. Plusieurs facteurs, dont le logiciel de planification de traitement (TPS), sont nécessaires au contrôle de la dose délivrée et sont donc susceptibles d’affecter cette dose.

Dans cette étude publiée dans la dernière livraison du Journal of the National Cancer Institute, Das et collaborateurs ont mené une analyse rétrospective sur plus de 800 patients traités par RCMI dans plusieurs centres américains entre octobre et 2004 et juillet 2006 : 12% étaient traités pour une tumeur cérébrale, 26% pour une tumeur de la tête et du cou et 64% pour un cancer de la prostate.

Selon leur analyse, 46% des patients ont reçu une dose maximale qui était supérieure de plus de 10% à la dose prescrite tandis que dans 63% des cas la dose minimale délivrée à la tumeur était inférieure de plus de 10% à la dose prescrite. Les plus petites variations étaient observées dans les cancers de la prostate et les plus importantes dans les tumeurs de la tête et du cou. Autre résultat, la dose médiane délivrée à la cible divergeait de la dose prescrite par « +/- 2% chez 68% des patients, +/- 5% chez 88% des patients et +/- 10% chez 96% des patients ».

Au vu de ces écarts, les auteurs recommandent donc la mise en place de recommandations nationales et/ou internationales pour la prescription, la planification et le contrôle de la dose effectivement délivrée. On peut noter que ces recommandation vont dans le sens des avis émis en France par l’Autorité de Sûreté Nucléaire en réponse au incidents et accidents de radiothérapie survenus récemment.

Source : J Natl Cancer Inst 2008;100: 300 – 307

SR