Le Gleevec contre la variole
Des souris traitées par Gleevec (mésylate d’imatinib) survivent à une dose normalement létale du virus de la vaccine, proche du virus de la variole, rapportent des chercheurs américains. Ils estiment que ce médicament pourrait se révéler utile dans la prévention des effets indésirables de la vaccination contre la variole.
"Cette étude aide à identifier la machinerie cellulaire utilisée par le virus de la variole pour sortir des cellules infectées, et fournit aussi une nouvelle base au concept de traitement de l'infection virale en ciblant des cellules hôtes spécifiques plutôt que les virus eux-mêmes", explique Anthony Fauci, directeur du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) qui a financé cette étude.
Daniel Kalman (Ecole de médecine de l'université Emory) et ses confrères ont montré que des protéines cellulaires de la famille Abl des tyrosines kinases étaient utilisées pour la propagation du virus vers des cellules non infectées. La protéine Abl est bien connue car des mutations de cette protéine sont en cause dans la leucémie myéloïde chronique. Le Gleevec a justement été développé comme inhibiteur de cette protéine.
Ces résultats trouveraient des applications dans l'éventualité d'une attaque bio-terroriste avec réémergence de la variole, maladie déclarée éradiquée en 1980 par l'Organisation Mondiale de la Santé. De nouveaux travaux sont prévus pour envisager plus directement l'intérêt de ce traitement contre le virus de la variole.
Source : NIH/National Institute of Allergy and Infectious Diseases. PM Reeves et al. Disabling poxvirus pathogenesis by inhibition of Abl-family tyrosine kinases. Nature Medicine DOI: 10.1038/nm1265 (2005).
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