Un mécanisme pour expliquer la pré-éclampsie ?
Les résultats d’une étude préliminaire indiquent qu’il serait possible de développer des tests plus précis pour déterminer le risque de pré-éclampsie chez les femmes enceintes. Ces résultats viennent d’être publiés dans la revue médicale anglaise The Lancet.
Selon les informations rappelées dans cet article, jusqu’à 8 % des femmes enceintes développent une pré-éclampsie. L’éclampsie est encore plus fréquente dans les pays les moins développés où l’on estime qu’elle est la cause de près de 50.000 décès maternels chaque année. Le dysfonctionnement endothélial maternel est une des caractéristiques de la pré-éclampsie mais on ne sait pas si c’est une cause ou une conséquence de la pathologie.
Makrina Sawidou et des collaborateurs du Kings College Hospital de Londres ont testé l’hypothèse que le dysfonctionnement endothélial et l’augmentation de la concentration sérique de diméthylarginine asymétrique (ADMA) précédaient et contribuaient au développement de la pré-éclampsie.
Un premier groupe de 43 parturientes suivies pendant le deuxième trimestre de grossesse a constitué un groupe contrôle. Un deuxième groupe composé de 43 femmes montrait des signes de perturbation de l’irrigation placentaire. Parmi elles, 44 % ont eu une grossesse normale, 33 % ont présenté un retard de développement du fœtus et 23 % ont développé une pré-éclampsie.
Celles qui ont présenté une pré-éclampsie avaient une dilation artérielle utérine réduite comparées à celles qui avaient une grossesse normale. Une augmentation de la concentration d’ADMA était fortement liée à une dilatation artérielle réduite mais seulement dans le groupe qui allait développer éventuellement une pré-éclampsie.
Selon Kypros Nicolaides qui a encadré ces travaux, « la fonction endothéliale maternelle est perturbée chez les femmes qui développeront éventuellement une pré-éclampsie et elle survient avant le développement du syndrome clinique ». Si l’on considère également l’augmentation des concentrations en ADMA, ces résultats devraient aider à la mise au point de nouveaux tests ou de traitements contre la pré-éclampsie, estiment les auteurs.
Source : Lancet 2003 ; 361: 1511–17
Descripteur MESH : Éclampsie , Obstétrique , Femmes , Femmes enceintes , Précis , Risque , Grossesse , Deuxième trimestre de grossesse , Dilatation , Londres , Syndrome