L’obésité, le tabagisme et l’alcoolisme récréatif : des priorités de santé publique

Dans un objectif de santé publique, les services de prévention semblent plus faciles à mettre en œuvre que la modification des comportements à risque. Une étude menée entre 1990 et 2000 aux Etats Unis montre par exemple que les services de prévention et dépistage sont de plus en pus utilisés alors que les chiffres du tabagisme, de l’obésité et de l’alcoolisation récréative restent particulièrement préoccupants.

Cette enquête a été dirigée par David Nelson (Center for Disease Control and Prevention, Atlanta) et consistait à estimer les tendances américaines pour cinq facteurs de risque (tabagisme, consommation récréative d’alcool, inactivité physique, obésité, utilisation de la ceinture de sécurité) et pour six services de prévention (mammographie, dépistage du cancer du col de l’utérus, dépistage du cancer colorectal, dosage du cholestérol, vaccination contre la grippe et contre les infections à pneumocoques).

Les données ont été récoltées par le truchement d’entretiens téléphoniques réalisés dans 49 Etats entre 1991 et 2000. Au cours de l’étude, la taille totale de l’échantillon est passée de 87.846 à 182.444 personnes.

D’après Nelson et ses confrères, il y a une augmentation de l’utilisation de la ceinture de sécurité, de la mammographie et de la vaccination adulte dans la plupart des Etats. Toutefois, « les tendances pour le tabagisme, l’obésité et l’alcoolisation récréative sont particulièrement inquiétantes et nécessiteront des efforts soutenus pour réduire l’ampleur du problème », écrivent les auteurs.

Si des différences notables ont bien été observées selon les Etats considérés, on peut néanmoins souligner que l’obésité (indice de masse corporelle >30 kg/m²) était en augmentation dans toutes les régions.

En conclusion, les paramètres étudiés montrent des résultats hétérogènes mais permettent de dégager une tendance globale qui va dans le sens d’un « progrès limité dans l’amélioration des facteurs de risque de santé ».

Source : JAMA 2002 ;287 :2659-67

SR