Identification d'un gène impliqué dans l'épilepsie myoclonique juvénile
Une équipe canadienne rapporte dans le journal Nature Genetics l'identification d'une mutation qui paraît jouer un rôle essentiel dans l'apparition de l'épilepsie myoclonique juvénile. Cette maladie, qui fait partie des syndromes "classiques" de l'épilepsie, concernerait environ 0,1 % de la population.
Plusieurs gènes de susceptibilité ont été mis en avant pour expliquer la part de génétique de certaines formes rares d'épilepsie. Toutefois, la diversité clinique des formes plus fréquentes réunies sous le terme d'épilepsie idiopathique généralisée a été un frein pour la caractérisation de déterminants génétiques.
Ce problème a été contourné par une équipe canadienne qui a étudié une famille dont plusieurs membres présentaient une épilepsie myoclonique juvénile (EMJ). L'homogénéité des symptômes rencontrés par les membres atteints de la famille permettait d'envisager l'existence d'une même anomalie génétique.
Cossette et al ont ainsi réalisé un balayage génomique utilisant 383 marqueurs microsatellites sur les 14 membres de cette famille dont 8 souffraient d'EMJ.
Les chercheurs ont ainsi identifié une mutation du gène GABRA1 comme cause vraisemblable de la maladie. Cette mutation a été retrouvée chez tous les membres atteints mais chez aucun des membres non affectés de la famille.
La mutation Ala322Asp en question concerne le gène GABRA1 qui code la sous-unité alpha1 du "gamma-aminobutyric acid receptor subtype A" ou GABAA.
"Les récepteurs GABAA sont des canaux chlorure qui interviennent dans l'inhibition synaptique rapide dans le cerveau", expliquent Cossette et al dans leur publication. On peut donc facilement comprendre comment une altération de cette fonction pourrait perturber l'activité neuronale.
Les chercheurs ont pu démontrer par des techniques différentes que cette mutation de GABRA1 était bien associée à une modification d'activité, "ce qui indique que les crises pourraient résulter d'une perte de fonction de ce canal inhibiteur", estiment les chercheurs.
Enfin, il y a au moins 17 sous-unités GABA différentes qui entrent dans la composition d'un récepteur GABAAA fonctionnel. Toutes ces unités sont donc potentiellement impliquées dans différentes formes d'épilepsie.
Source : Nature Genetics advance online publication, published online: 6 May 2002, DOI:10.1038/ng885; Cossette, P. et al. Mutation of GABRA1 in an autosomal dominant form of juvenile myoclonic epilepsy.
SR
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