Le titre en anticorps antinucléaires est plus élevé dans les formes sévères d'athérosclérose

Un nombre croissant de travaux souligne le rôle de l'inflammation dans la pathogénie de l'athérosclérose. Des auteurs anglais viennent de montrer que la présence d'anticorps antinucléaires, souvent associée aux maladies auto-immunes, est plus fréquente dans les cas d'athérosclérose avancée que chez les sujets sains. Ces auteurs posent la question du rôle de ces anticorps dans la maladie coronarienne et sur leur utilité en tant que marqueurs.

Cette étude de la prévalence des anticorps antinucléaires dans la maladie athéroscléreuse est publiée par Grainger et Bethell dans la dernière édition des Annals of the Rheumatic Disease. Comme le rappellent ces auteurs, la présence de ces anticorps est généralement associée à une réponse auto-immune systémique.

Le titre sérique en anticorps antinucléaires (AAN) a été étudié chez 40 patients (53-76 ans) qui présentaient une sténose >50 % sur les trois principales artères coronaires. Un groupe contrôle était composé de 30 sujets (48-74 ans) indemnes de lésion athéroscléreuse d'après l'angiographie.

Les anticorps antinucléaires ont été mis en évidence à un titre d'au moins 1/40 chez 70 % des patients "cas" comparé à 17 % des patients témoins. Cette différence se traduit par un odds ratio de 11,97 (IC 95 % = 3,91-17,82 ; p<0,001). Dans la plupart des cas, ces anticorps paraissent dirigés contre le nucléole.

Le titre médian en AAN était de 1/160 dans le groupe témoin et 1/320 dans le groupe "cas". Dans leur discussion, les auteurs observent que les titres observés chez les patients coronariens étaient similaires à ceux rapportés chez les patients avec une affection auto-immune.

"Cela suggère que la présence d'anticorps antinucléaire est associée à la présence de l'athérosclérose coronarienne", écrivent les auteurs. Si cette observation est confirmée sur d'autres groupes de patients, Grainger et Bethell estiment qu'il serait intéressant d'évaluer le potentiel de ces anticorps comme marqueur de la maladie. Il faudra également s'attacher à définir la signification exacte de ces anticorps antinucléaires dans le développement de la plaque d'athérome.

Source : Ann Rheum Dis 2002;61:110-4.