Protéine C réactive, statine et réduction du risque coronarien

Un traitement par statine permet de réduire le risque d'événement coronarien grave chez des personnes avec un taux de protéine C réactive élevé mais un profil lipidique normal. Ceci est la conclusion d'un essai randomisé mené sur 5.742 participants et dont les résultats viennent de paraître dans le New England Journal of Medicine.

Cette étude est présentée par Ridker et al.. Ces auteurs rappellent qu'un niveau élevé de protéine C réactive est associé à une augmentation du risque coronarien, même en l'absence d'une anomalie lipidique. Par ailleurs, il a été montré que les statines pouvaient réduire le taux de protéine C réactive sans que cette diminution soit corrélée à la concentration en lipides.

Dans ce contexte, le groupe d'étude de Ridker et al. a évalué l'intérêt d'un traitement par statine pour réduire le risque coronarien chez des sujets avec une concentration en protéine C réactive élevée. Les 5.742 participants étaient exempts de maladie coronarienne en début d'étude. Un groupe de patients a été traité par lovastatine. Le taux de protéine C réactive était mesuré à l'inclusion et à un an.

Les auteurs ont noté une augmentation des évènements coronariens avec le taux de protéine C réactive. La lovastatine a entraîné une réduction de 14,8 % (P<0,001) du taux de protéine C réactive initial, sans que cet effet soit imputable à une modification du profil lipidique.

Les bénéfices de la lovastatine étaient significatifs chez deux groupes de patients : ceux avec un rapport [cholestérol total/HDL cholestérol] supérieur à la valeur médiane (quel que soit le taux de protéine C réactive) et ceux avec un rapport [cholestérol total/HDL cholestérol] inférieur à la médiane et un taux de protéine C réactive supérieur à la valeur médiane.

En conclusion, les auteurs estiment qu'une approche par statines permettrait de réduire le risque coronarien lorsque le taux de protéine C réactive est élevé et le bilan lipidique normal. Cet essai fait l'objet d'un éditorial rédigé par Munford dans le même numéro du New England Journal of Medicine.

Source : N Engl J Med 2001;344:1959-65.