Le statut de pharmacien correspondant remanié et largement simplifié
Un décret paru le 28 mai dernier autorise les patients à designer auprès de l’assurance maladie un pharmacien correspondant qui pourra dans le cadre d’une structure d’exercice coordonnée renouveler un traitement ou de modifier sa posologie en accord avec le médecin prescripteur. Si le dispositif existait depuis 2009, son utilisation est grandement simplifiée avec la promulgation de ces textes.
Libérer du temps médical par la délégation de taches semble être à nouveau au cœur de la stratégie mise en œuvre par le gouvernement pour répondre à court et moyen terme aux déserts médicaux et à la démographie médicale.
Le renouvellement des ordonnances et la modification de la posologie d’un traitement, notamment en ce qui concerne les pathologies chroniques, pourront désormais être déléguées par le médecin prescripteur au pharmacien traitant. Le texte qui encadre le dispositif fixe 4 conditions préalables.
- Le patient désigne son pharmacien correspondant auprès de l’assurance maladie. Si le pharmacien correspondant ne peut être que le pharmacien titulaire d’officine ou gérant d’une pharmacie mutualiste ou de secours minière, il peut une fois désigné être suppléé par un adjoint après accord du patient.
- L’ordonnance du médecin prescripteur doit comporter une mention qui autorise le renouvellement par le pharmacien correspondant de toute ou partie des traitements prescrits et/ou un ajustement de la posologie.
- Le médecin prescripteur et le pharmacien correspondant font partie de la même structure d’exercice coordonnée (CPTS, maison de santé, équipe de soins primaires…). Le médecin traitant est informé de la désignation par le patient du pharmacien correspondant.
- La pharmacie doit disposer de locaux avec une isolation phonique et visuelle autorisant un accueil individualisé des patients.
Si ces 4 conditions préalables sont satisfaites, le pharmacien correspondant peut renouveler périodiquement des traitements chroniques et, si besoin, ajuster leur posologie. Il doit alors indiquer sur l’ordonnance les modifications entreprises et également les consigner dans le Dossier pharmaceutique et le Dossier médical partagé.
Les actions mises en œuvre dans le cadre de ce dispositif ne peuvent excéder 12 mois après la date de l’ordonnance originale.
Le gouvernement peut fixer par décret une liste de traitement non éligible pour raisons de santé publique.
Ce décret a suscité de vives réactions de la part des syndicats de médecins libéraux.
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