Un espoir de thérapie génique pour la maladie de Parkinson ?
Des chercheurs américains, français et suisses viennent de montrer qu'un système de thérapie génique peut prévenir la neurodégénérescence dans deux modèles de maladie de Parkinson chez le primate.
Ces travaux ont été publiés dans le numéro de Science du 27 octobre. Dans cette étude, Kordower et al ont évalué l'intérêt du GDNF (glial cell line-derived neurotrophic factor) dans la prévention des neurodégénérescence liées à la maladie de Parkinson. Cette maladie neurodégénérative résulte de la perte des neurones dopaminergiques dans la substance grise.
Le GDNF présente un effet trophique sur les neurones dopaminergiques, ce qui laisse indiquer qu'il pourrait avoir un rôle neuroprotecteur dans la maladie de Parkinson.
Afin de délivrer le GDNF in situ, les chercheurs ont utilisé un vecteur lentiviral possédant la séquence codante du GDNF. Le vecteur (lenti-GDNF) a été injecté dans le striatum et la substance grise de deux types de singes : des singes âgés ou des singes jeunes traités préalablement au MPTP pour induire une large neurodégéresence dans ces régions cérébrales.
L'expression du GDNF a été confirmée chez tous les singes. Les chercheurs ont noté chez les singes âgés une augmentation de la réponse dopaminergique. Chez les singes traités au MTPTP, le lenti-GDNF a permis de renverser les processus qui conduisent aux déficits fonctionnels observés. Il a également évité la dégénérescence des neurones du striatum et de la substance grise.
Par ailleurs, les auteurs ont montré que l'expression du GDNF grâce à ce vecteur était durable. Une expression continue a été enregistrée durant 8 mois chez des singes sains.
"Le système du vecteur lentiviral a permis de délivrer efficacement le GDNF dans les sites spécifiques à préserver et d'augmenter la production de dopamine. En donnant le GDNF, nous pouvons stimuler la production de dopamine et éviter les conséquences structurales et fonctionnelles de la dégénérescence cellulaire, qui sont les caractéristiques de la maladie de Parkinson", a déclaré Jeffrey Kordower (Rush-Presbyterian-St. Luke's Medical Center, Chicago), premier auteur de cette étude.
Selon les auteurs, cette technique pourrait être une "stratégie viable pour les patients atteints de maladie de Parkinson".
Source : Science 2000;290:767-773
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