L'asthme ne semble pas directement lié à l'exposition aux allergènes durant l'enfance

Les conclusions d'une étude allemande indiquent que l'exposition aux allergènes n'entraînerait pas directement le développement de l'asthme chez l'enfant. Selon les médecins à l'origine de ce travail, la sensibilisation aux allergènes et la survenue de l'asthme résulteraient de facteurs indépendants.

Dans cette étude publiée dans le Lancet du 21 octobre, le Dr Lau (Charite Virchow Klinikum, Berlin) et ses confrères ont évalué la relation entre l'exposition à différents allergènes (mite et chat) et le développement de l'asthme chez l'enfant.

Plus de 1.300 enfants ont été suivis de la naissance jusqu'à l'âge de 7 ans. Parallèlement, l'exposition à ces allergènes était mesurée à partir de l'analyse des poussières domestiques.

Les données de 939 enfants ont pu être utilisées pour l'étude. A l'âge de 7 ans, la prévalence des épisodes de respiration sifflante ("wheezing") dans les 12 derniers mois était de 10 %. De plus, l'asthme avait été diagnostiqué par un médecin chez 6,1 % des enfants.

La sensibilisation aux allergènes domestiques (mesurée par le taux d'IgE) était associée à l'asthme et à ses symptômes cliniques.

"Néanmoins, aucune relation entre une exposition précoce aux allergènes et la prévalence de l'asthme, des épisodes de wheezing et de l'hyper-réactivité bronchique n'a été observée", précisent les auteurs.

Cette étude est commentée par le Dr R. Grad (Université d'Alabama) dans le même journal. Selon lui, "cette étude semble mettre à l'écart l'idée selon laquelle l'installation de l'asthme est causée par l'exposition précoce à un ou deux allergènes. Néanmoins, comme Lau et ses collaborateurs le soulignent, l'exposition aux allergènes déclenchera les symptômes chez les personnes asthmatiques sensibilisées".

Ainsi, éviter l'exposition à ces allergènes reste un facteur important du contrôle de l'asthme.

Source : Lancet 2000; 356:1392-97, 1369-70