Un cas rare de tétanos localisé à un membre après séroprévention antitétanique
La survenue d’un tétanos localisé à un membre est rare, surtout après séroprévention antitétanique. Des neurologues de l’hôpital Laënnec du CHU de Nantes rapportent dans la Revue neurologique le cas d’une patiente de 79 ans, droitière, hospitalisée pour une contracture douloureuse du membre inférieur droit apparue 11 jours après un traumatisme ouvert de cette jambe traité par sérothérapie antitétanique.
La contracture était douloureuse, invincible, jambe en extension, pied en varus équin, se renforçant spontanément et à la stimulation, indiquent le Dr O. Hoornaert et ses collègues du CHD de La Roche-sur-Yon.
Les réflexes ostéotendineux étaient présents, symétriques, le réflexe cutané plantaire en flexion.
Il n’existait aucun trouble de la sensibilité.
L’EMG enregistrait une activité musculaire continue composée de potentiels normaux.
L’IRM montrait une prise de contraste des muscles contus.
La surveillance ne décela aucune bilatéralisation ou généralisation secondaire.
Les benzodiazépines permirent une régression partielle de la contracture et des douleurs nécessitant le recours aux morphiniques.
Après 3 mois de rééducation, la marche était possible avec une récupération de la flexion du genou et en partie de la dorsiflexion du pied.
La physiopathologie du tétanos localisé est discutée, rappellent les auteurs, qui soulignent que dans leur observation, une protection partielle par la séroprévention expliquerait l’absence de propagation à distance.
« La reconnaissance de cette forme rare du tétanos permet le dépistage d’une généralisation secondaire qui en fait toute la gravité », concluent-ils.
Source : Revue neurologique, 2000, 1S92.
Descripteur MESH : Tétanos , Contracture , Jambe , Membre inférieur , Pied , Benzodiazépines , Genou , Muscles , Observation , Réflexe