Apport de l’IRM cérébrale dans l’exploration des retards psychomoteurs de l’enfant
La rentabilité diagnostique de l’IRM cérébrale peut justifier sa réalisation par comparaison aux autres modalités d’imagerie, conclut une étude menée de 1991 à 1997 et durant laquelle 224 IRM encéphaliques ont été pratiquées conjointement à une analyse rétrospective des indications et des diagnostics. Ce travail a été mené par des cliniciens du service de radiologie et de néonatologie de l’hôpital Saint-Vincent de Paul (Paris).
Comme on le sait, la réalisation d’examens complémentaires est matière à controverse chez l’enfant présentant un retard du développement psychomoteur ou un retard mental. En effet, il s’agit là d’un domaine pour lequel n’existe pas de thérapeutique curative pour le sujet exploré.
L’intérêt des explorations complémentaires réside cependant dans l’analyse du pronostic ainsi que dans l’appréciation du risque d’éventuels nouveaux cas dans la fatrie.
Selon le Dr Z. Bouhadiba et ses collègues, l’IRM doit être intégrée à un bilan en milieu spécialisé. Et d’ajouter que « son intérêt s’inscrit dans un but de classification et de recherche. Le risque inhérent à la sédation ou à l’anesthésie peut être minimisé par une structure radiologique organisée et équipée en collaboration avec les médecins anesthésistes ».
Ces auteurs rapportent que l’examen IRM était anormal dans 109 cas sur les 224.
L’IRM a identifié 55 malformations, 12 atrophies, 7 leucodystrophies et 2 phacomatoses. Elle n’a permis aucune modification de la thérapeutique des patients explorés.
La présence d’un retard de myélinisation (26 cas), d’hypersignaux T2 de la substance blanche postérieure (9 cas) ou d’espaces larges de Virchow-Robin (53 cas) étaient des situations fréquentes.
Le caractère pathologique de ces images n’est cependant pas démontré, notent les auteurs qui précisent par ailleurs que des séquelles d’ischémie ont été mises en évidence dans 10 cas.
« La fréquence des examens normaux était significativement plus faible dans le groupe associant retard psychomoteur et troubles du comportement que dans les autres indications cliniques », concluent-ils.
Source : Journal de radiologie, 2000, 81 : 870-3.
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