Le tabagisme augmenterait le risque de troubles anxieux chez le jeune adulte

Fumer plus de 20 cigarettes par jour accroît le risque d'agoraphobie, d'anxiété généralisée et d'attaque de panique chez le jeune adulte. Ceci est la conclusion d'une étude américaine qui a examiné le lien de causalité entre le tabagisme chez les adolescents et les troubles de l'anxiété chez les jeunes adultes.

Cette étude a été conduite par le Dr J. Johnson (Institut de Psychiatrie de l'Etat de New York) et plusieurs collaborateurs américains. Dans un article paru le 8 novembre dans le Journal of American Medical Association, ces auteurs rappellent que l'association entre le tabagisme et les troubles de l'anxiété est bien connue.

Cependant, il restait à déterminer si les désordres anxieux facilitaient le tabagisme ou si le tabagisme était un facteur de risque de développement de ces troubles.

Pour ce faire, ces chercheurs ont interrogé 688 adolescents (16 ans en moyenne) en 1985-86 puis en 1991-93 (22 ans en moyenne).

Les résultats ont été ajustés en fonction de l'âge, du sexe, du tempérament, de la consommation d'alcool et de drogue, de l'anxiété et des symptômes dépressifs durant l'adolescence. Le tabagisme des parents, le niveau d'instruction et les troubles psychiques pathologiques durant l'adolescence ont également été pris en compte.

Les résultats montrent que ceux qui fument plus d'un paquet de cigarettes par jour durant l'adolescence ont plus de risques de développer des troubles anxieux par la suite. Parmi ceux qui fument plus de 20 cigarettes par jour, 10,3 % souffraient d'agoraphobie, 20,5 % d'anxiété généralisée et 7,7 % d'attaques de panique.

Ceci correspond à un risque multiplié par 6,8 pour l'agoraphobie, par 5,5 pour l'anxiété généralisée et par 15,6 pour les attaques de panique.

Par contre, les troubles anxieux durant l'adolescence ne semblent pas augmenter le risque de tabagisme chez le jeune adulte : 14 % des adolescents avec des troubles anxieux et 15 % de ceux qui n'en avaient pas fumaient plus de 20 cigarettes par jour alors de la deuxième évaluation en 1991-93.

Source : JAMA 2000;284:2348-2351