Conséquences neuropsychologiques de la chimiothérapie à long terme

Une étude américaine rétrospective comparative sur dix années, semble montrer que des patients ayant bénéficié d’un traitement par chimiothérapie systémique pour un cancer, montrent une altération de certaines fonctions cognitives (mémoire et motricité), comparés à des patients ayant bénéficié d’une thérapie localisée pour les mêmes maladies.

Tim Ahles et ses collaborateurs (New Hampshire Hospital, Concord, EU) ont étudié des patients vivants atteints soit par un cancer du sein (n=35) soit par un lymphome (n=36), et ayant bénéficié d’une chimiothérapie systémique il y a environ dix ans. Ces patients ont été comparés à 47 autres (35 cancers du sein et 22 lymphomes) ayant eux bénéficié soit d’une chirurgie soit d’une radiothérapie.

Les résultats ont montré que les patients ayant bénéficié d’une chimiothérapie systémique possédaient des scores plus bas que les autres aux tests neuropsychologiques (P<0,04), en particulier concernant la mémoire verbale et les fonctions psychomotrices.

Les patients avec une chimiothérapie ont été plus nombreux à avoir des scores plus bas que les autres dans le dernier quartile de l’index de performance neuropsychologique (39% contre 14%). Ils ont également été davantage à avoir des problèmes de mémoire (P<0,02).

Les auteurs ont constaté une relation entre le nombre de cycles de chimiothérapie (1 à 17) et la moyenne des scores aux différents tests.

D’après cette étude, il semble que la chimiothérapie ait un impact négatif sur les fonctions cognitives, mais les auteurs précisent que seul un sous-groupe des patients a connu des déficits cognitifs à long terme associés à une chimiothérapie systémique. Les auteurs s’intéressent maintenant aux imageries cérébrales des patients traités pour un cancer afin de comprendre les effets des agents chimiques qui passent la barrière hémato-encéphalique.

Source : J Clin Oncol 2002;20(2):485-93.