La dépression est liée au risque d'accident vasculaire cérébral
Les hommes d'âge moyen qui présentent des symptômes dépressifs ou d'anxiété sont plus exposés au risque d'accident vasculaire (AVC) fatal que les sujets non déprimés. Ceci est le résultat d'une enquête qui fait l'objet d'une publication dans la revue médicale Stroke.
"Cette étude est une des plus larges et des mieux construites qui lie la dépression à la mortalité", a déclaré le Dr Robert Carney (Washington University School of Medicine) dans un éditorial qui accompagne la publication originale. Le premier auteur de cette étude (Caerphilly Study) est Margaret May.
L'analyse présentée portait sur 2.124 hommes de 19 à 64 ans qui avaient été contactés entre 1979 et 1988. Sur la base d'un questionnaire général de santé, 22 % des participants présentaient des signes de détresse psychologique. Outre des informations médicales et démographiques courantes, les participants avaient fait l'objet d'un examen cardiaque approfondi.
Au cours d'un suivi de 14 ans, 137 AVC ont été enregistrés dont 17 mortels. D'une façon générale, les victimes d'AVC étaient plus âgées, présentaient une surcharge pondérale et une hypertension artérielle. Les fumeurs et ceux avec une maladie chronique étaient aussi relativement plus nombreux.
Selon les propos des auteurs : "Les hommes victimes d'AVC montraient également une tendance à rapporter plus de symptômes anxieux ou de dépression". Des antécédents de "détresse psychologique" était associés à un risque relatif d'AVC fatal de 3,36 et de 1,25 pour les AVC non mortels, bien que cette dernière augmentation ne soit pas statistiquement significative après ajustement. En prenant en compte les autres facteurs de risque reconnus, le risque relatif d'AVC fatal était encore de 2,56 pour ceux avec un antécédent dépressif.
Dans son éditorial, Carney écrit que ces résultats sont similaires à ce qui avait déjà été montré pour l'infarctus du myocarde :"…un risque accru d'épisode fatal mais peu ou pas de risque accru pour les épisodes non mortels".
Les origines profondes de cette relation ne sont pas clairement identifiées mais Carney avance une prise non optimale des traitements (contre l'hypertension par exemple) chez les patients dépressifs.
Source : American Heart Association. Stroke 2002, édition du 4 janvier; May et al..
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