Sclérose latérale amyotrophique (SLA) : un mécanisme à deux temps
De nouveaux travaux publiés dans la revue Science démontrent que les phases d’initiation et de progression de la SLA obéissent à deux populations cellulaires distinctes : les motoneurones dans le cas de l’initiation et les cellules de la microglie dans la progression. Ces résultats apportent aussi de nouveaux éclairages sur les voies thérapeutiques potentielles.
La SLA est une maladie neurodégénérative qui est causée par la dégénérescence des neurones moteurs. Des mutations codant le gène de la superoxyde dismutase (SOD1) ont été mises en cause dans les formes familiales de la maladie et constituent aujourd’hui un modèle d’étude de choix.
Dans un article publié cette semaine, Séverine Boillée et ses collaborateurs expliquent avoir réussi à contrôler l’expression de SOD1 mutante dans différentes populations cellulaires chez la souris. Leurs résultats montrent que l’expression de ce mutant dans les motoneurones est suffisante pour déclencher l’apparition de lésions dans ces cellules, signant ainsi l’initiation de la maladie.
De plus, cette approche a permis de mettre en exergue le rôle des cellules de la microglie dans la progression de la maladie. En effet, lorsque la SOD1 mutante est également exprimée dans les cellules de la microglie – apparentées aux macrophages – autour des neurones moteurs de la moelle épinière, la progression de la maladie est plus rapide.
Il est encore tôt pour affirmer que la situation est similaire chez l’homme, expliquent les auteurs. Cependant, si tel était le cas, cela ouvrirait la voie à une approche thérapeutique ciblée sur un seul type cellulaire, en l’occurrence les cellules de microglie, pour bloquer la progression de la maladie.
Source : Science 2005 ; 312 :1389-92.
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