Les consultations chez de jeunes médecins de sexe féminin réduisent le nombre de grossesses parmi les adolescentes
La fréquence des grossesses chez les adolescentes est plus faible lorsqu'elles consultent un médecin de sexe féminin. Cette diminution est d'autant plus marquée que le praticien est jeune. Ces conclusions sont issues de travaux réalisés par J. Hippisley-Cox (Medical School, Queen's Medical Center, Nottingham) et ses collaborateurs.
Les auteurs rappellent que la Grande-Bretagne possède le plus haut taux de grossesse chez les adolescentes en Europe. Il apparaît que cette tendance est liée à plusieurs facteurs : une mère jeune, des parents divorcés et un faible niveau d'éducation.
La plupart des consultations médicales (70 %) concernant une demande de contraceptif est réalisée lors de consultations chez un généraliste. Dans 98 % des cas, le médecin prescrit un moyen de contraception. Les consultations dans les services d'urgence ou de premiers soins constituent donc un enjeu majeur pour prévenir les grossesses dans cette catégorie de la population. Ainsi, mieux définir les paramètres qui permettent de réduire le nombre des grossesses lors de consultations chez un généraliste peut aider à mieux prendre en charge ces patientes dans les services de soins d'urgence.
Les auteurs ont dans ce but étudié la relation entre les adolescentes enceintes (âgées de 13 à 19 ans) et les caractéristiques des médecins exerçant dans 826 cabinets de consultations de la région du Trent. Cette région présente en effet le plus haut taux de grossesses d'adolescentes en Angleterre. Ainsi, près de 19.000 cas de grossesse ont pu être inclus dans l'étude.
Les résultats indiquent que les consultations chez un médecin de sexe féminin diminuent de 9 % le nombre de grossesses. L'âge du praticien est lui aussi primordial puisque l'on note une diminution de 16 % du nombre de grossesses dans le cas de consultations chez un médecin de moins de 36 ans. Au final, les consultations chez des femmes médecins de moins de 36 ans sont associées à une diminution de 25 % du nombre de grossesses chez les adolescentes.
Selon les auteurs, les femmes médecins communiquent plus facilement et plus longuement avec ces patientes. Ces résultats devraient permettre un recrutement plus adéquat des médecins et personnels de santé dans les unités de premiers soins afin de réduire le nombre de grossesses chez ces adolescentes.
Source : British Medical Journal, 25 march 2000; 320: 842-45
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