Mécanisme d’action commun pour trois médicaments utilisés dans les troubles de l’humeur
Le lithium, la carbamazépine et l’acide valproïque (dépakine®) sont couramment utilisés pour traiter les syndromes maniaco-dépressifs. Il apparaît d’après les recherches d’une équipe londonienne, que ces trois médicaments possèdent la même cible thérapeutique, le phosphate d’inositol (PI). Ce neurotransmetteur semble en effet être réprimé par ces trois molécules, suggérant que la recherche sur de nouveaux médicaments stabilisateurs de l’humeur doit se concentrer sur les voies de signalisation de l’IP.
Robin Williams et al (Laboratory for Molecular Cell Biology, College London, GB) ont testé ces trois médicaments sur des cultures de neurones issus de prélèvement de tissus neurologiques de rats nouveaux-nés.
Les trois molécules testées ont eu des effets similaires sur la dynamique de croissance des cônes des neurones sensitifs, en réduisant la fréquence de leurs contact, empêchant ainsi la formation synaptique.
Cet effet inhibiteur de la croissance a été levé par l’inositol, observé en vidéo microscopique, suggérant un mécanisme commun aux trois médicaments, celui d’agir sur les voies de signalisation médiées par l’IP.
Ces observations ont été réalisées pour des concentrations de médicaments habituellement utilisées en thérapeutique et confirmées in vivo, notamment pour l’acide valproïque, chez l’amibe Dyctyostelium.
Les chercheurs pensent que les efforts sur la recherche de tests de diagnostic cliniques et sur de nouveaux médicaments stabilisant l’humeur, doivent désormais porter sur les voies de signalisation de l’IP.
Source : Nature 16 mai 2002;417:292-4
PI
Descripteur MESH : Recherche , Thérapeutique , Carbamazépine , Lithium , Croissance , Neurones , Diagnostic , Tissus