Le sarcome de Kaposi nécessiterait une blessure pour se développer

Des chercheurs américains affirment dans le dernier numéro du New England Journal of Medicine, d’après un cas clinique observé, qu’en plus de l’immunodéficience provoquée par le VIH et la présence de l’herpes virus 8 humain (HHV-8), la condition pour qu’un sarcome de Kaposi apparaisse est qu’il y ait eu au préalable un traumatisme tissulaire induit par exemple par une chirurgie.

Dans un rapport qui décrit le cas d’un patient de 38 ans infecté par le VIH, le docteur Jennifer Webster-Cyriaque (University of North Carolina, Chapel Hill, EU) et ses collaborateurs ont analysé le sang ainsi que des prélèvements de gorge de l’homme en question, ainsi qu’une biopsie des glandes salivaires, prélevée chirurgicalement.

Le virus HHV-8 a été détecté dans la gorge mais ni dans les glandes salivaires ni dans le sang du patient. Plusieurs jours après la biopsie, l’homme est revenu avec des lésions importantes à l’intérieur de ses lèvres et au niveau du site de la biopsie.

Après un traitement antibiotique qui n’a pas empêché la progression des lésions, une seconde biopsie réalisée a mis en évidence un sarcome de Kaposi. Les chercheurs ont trouvé HHV-8 dans les macrophages et également dans les cellules épithéliales, dans les lymphocytes et dans les cellules endothéliales des tissus environnants le site de la biopsie.

«Ce travail semble expliquer pourquoi, lorsque des patients bénéficient d’une chirurgie, ils développent un sarcome de Kaposi au niveau de leurs sutures», a expliqué le docteur Webster-Cyriaque.

Le médecin recommande un traitement anti-HHV-8 aux patient immunodéprimées comme les transplantés, en remarquant que seule une analyse sanguine aurait manqué de détecter le virus dans ce cas.

Source : N Engl J Med 18 avril 2002;346:1207-10

PI