Un vaccin ADN protège des souris contre l’anthrax
Des chercheurs américains ont récemment montré qu’il était possible de protéger des souris exposées à la toxine létale de la bactérie responsable de l’anthrax. Les auteurs estiment que leurs résultats indiquent que les vaccins à ADN constituent une stratégie de lutte prometteuse pour la lutte contre la bactérie Bacillus anthracis.
Cette étude a été publiée dans la revue Infection and Immunity au mois de juillet 2001. Darrel Galloway (Université de l’Ohio) et ses collaborateurs ont utilisé deux fragments de gènes de la bactérie responsable de l’anthrax pour immuniser des souris.
L’anthrax est une maladie mortelle si un traitement antibiotique n’est pas initié rapidement après l’exposition à des spores de Bacillus anthracis. Une fois inhalées, les spores sont phagocytées par les macrophages puis produisent les bactéries capables de se multiplier dans ces macrophages. Cette multiplication conduit à la lyse des macrophages et donc à la dissémination des bactéries.
Trois toxines bactériennes sont principalement responsables du caractère létal de l’infection : la protéine PA (protective antigen), LF (lethal factor) et EF (edema factor). Lors de l’infection, la protéine PA se combine à LF pour former une molécule appelée toxine létale.
Les auteurs ont mis au point des plasmides porteurs de séquences des gènes PA ou LF. Certaines souris ont récu seulement les plasmides PA ou PF et d’autres une combinaison des deux types de plasmides.
Toutes les souris ont développé une forte réponse immunitaire contre les protéines PA et LF issues du plasmide. Le titre en anticorps de l’antigène LF était environ deux fois supérieur à celui de l’antigène PA, « ce qui suggère que l’antigène LF induit une meilleure réponse », commente Darrel Galloway. Celui-ci explique que ce résultat est important car les travaux sur un vaccin contre l’anthrax se concentraient surtout sur l’antigène PA.
Restait à savoir si cette immunisation pouvait protéger les souris d’une exposition à la toxine létale (PA + LF). C’est bien le cas. Au cours d’une exposition à cinq doses correspondant chacune à la DL50 (entraine normalement la mort de 50 % des animaux exposés), toutes les souris immunisées avec le plasmide PA, LF ou la combinaison des deux ont survécu, tandis que toutes les souris non immunisées sont mortes.
Dans leur publication, les scientifiques expliquent que « ces résultats démontrent qu’une immunisation basée sur l’ADN peut, seule, fournir une protection contre une exposition à la toxine létale ».
Cette même équipe de recherche a montré, dans des résultats qui ne sont pas encore publiés, que le vaccin pouvait protéger des souris d’une exposition à des spores d’anthrax un an après la dernière administration du vaccin.
Source : Ohio State University. Infection and Immunity 2001;69(7) :4509-15.
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