Pontage coronarien et déclin cognitif
L'apparition d'un léger déclin cognitif après un pontage coronarien est une complication bien connue de cette procédure. Une nouvelle étude confirme que cette complication est fréquente à la sortie de l'hôpital et qu'elle peut persister jusqu'à cinq ans après l'opération.
Ces résultats sont issus d'une étude présentée dans le dernier numéro du New England Journal of Medicine. Newman et al ont suivi 261 patients qui devaient bénéficier d'un pontage coronarien. Des tests cognitifs ont été réalisés avant la procédure puis 6 semaines, 6 mois et 5 ans après.
L'incidence des déclins cognitifs (par rapport à l'état préopératoire) était de 53 % à la sortie de l'hôpital, de 36 % à 6 semaines, de 24 % à 6 mois et de 42 % à 5 ans.
Selon les auteurs, "ces résultats confirment la prévalence relativement élevée et la persistance du déclin cognitif après un pontage coronarien". De plus, celui-ci semble suivre un processus d'amélioration rapide puis une phase de déclin plus tardive. Enfin, le déclin tardif est positivement lié à la présence d'un déclin cognitif post-opératoire. L'âge et le niveau d'instruction sont également importants mais la relation déclin post-opératoire/déclin tardif reste significative lorsque ces facteurs sont pris en compte.
Les Dr Selnes et McKhan de l'Université Johns Hopkins de Baltimore soulignent dans un éditorial que ce déclin ne se traduit pas forcément par un handicap. De plus, son incidence dépend étroitement des tests réalisés chez les sujets.
Ils discutent notamment de la signification de ce déclin tardif et sur ses origines, à savoir une conséquence de la procédure chirurgicale ou le résultat de plusieurs facteurs de susceptibilité présents chez ces patients. Selon eux, cette étude montre surtout qu'une attention particulière doit être apportée à la question du déclin cognitif tardif après un pontage.
Source : N Engl J Med 2001;395-404, 451-52
Descripteur MESH : Neurologie , Incidence , Patients , Attention , Baltimore , Éditorial , Prévalence