Le CNGE milite pour une 4e année du DES de médecine générale dans les territoires
Le sénat a voté un amendement à la loi Santé prévoyant la transformation de la dernière année du diplôme d’études spécialisées (DES) en année professionnalisante exercée dans les territoires. Si le collège national des généralistes enseignants (CNGE) s'y oppose tout comme les syndicats étudiants, il milite pour que cette année pratique dans les territoires se fasse dans le cadre d'une année supplémentaire qui serait rajoutée au cursus de médecine générale. Voici leur communiqué.
Une solution aux problèmes démographiques pour les patients répondant aux besoins de formation des étudiants : la 4e année du DES de médecine générale dans les territoires
Dans le cadre du projet de loi sur l’organisation du système de santé, un amendement a été voté par la grande majorité des sénateurs mardi dernier pour transformer la dernière année du diplôme d’études spécialisées (DES) en année professionnalisante exercée dans les territoires.
Cet amendement partait d’une très bonne idée, mais il est inapplicable en l’état et dangereux pour la formation en médecine générale dont le DES est déjà le plus court de toutes les spécialités.
Les syndicats d’étudiants [1] s’y sont opposés pour dénoncer une amputation de leur formation qui prévoit une autonomisation progressive au cours de l’actuelle 3e année.
La conférence des doyens des facultés de médecine a pris à juste titre position pour rappeler que les étudiants ne sont pas à ce stade des praticiens suffisamment formés et que la situation dans les territoires ne justifiait donc pas de mettre en place « une offre de soins dégradée », décourageante et stressante pour les étudiants.
Le syndicat national des enseignants de médecine générale (SNEMG) a publié immédiatement un communiqué2 rappelant que mettre en place une telle année dans la 3e et dernière année du DES équivaudrait à casser le cursus récemment réformé alors qu’il marque une amélioration de la formation des étudiants pour exercer la médecine générale.
Quand les différents acteurs sont du même avis, il faut les écouter. La proposition des sénateurs ne peut en aucun cas être mise en œuvre en 3e année du DES. Cependant, le principe de l’année professionnalisante de formation dans les territoires est exactement le projet qu’il faut et qui manque aujourd’hui pour la formation des étudiants et pour la démographie médicale.
Il est équivalent au projet de 4e année du DES de médecine générale que les universitaires réclament depuis plusieurs années. Les patients, les territoires, les étudiants ont besoin de cette 4e année professionnalisante. Elle permettra aux futurs généralistes de connaître l’exercice dans les territoires, de s’y former et de s’y préparer pour s’estimer prêts à y exercer ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle. Les sénateurs avaient eux-mêmes envisagé cette année comme une 4e année pour le DES médecine générale puis ont renoncé à cette option devant l’opposition du gouvernement.
Cette solution d’avenir s’impose pourtant aujourd’hui d’évidence. Les syndicats des internes et des enseignants de médecine générale réclament à juste titre que des moyens décents soient consacrés à la filière universitaire de médecine générale, qui souffre toujours d’un retard considérable par rapport aux autres disciplines. Il y a urgence à investir dans ce projet.
Il ne reste aujourd’hui qu’à convaincre les ministres que les territoires, les patients, les étudiants et la médecine générale méritent cette 4e année indispensable pour l’accès aux soins et la santé des Français.
1. https://www.isnar-img.com/senat-marche-tete-preconise-de-brader-formation- medecins/https://www.cnge.fr/les_enseignants/les_maitres_de_stages_universitaires/
CNGE
Descripteur MESH : Médecine , Médecine générale , Étudiants , Santé , Syndicats , Patients , Soins , Démographie , Gouvernement