Précisions sur la fréquence des ischémies silencieuses et douloureuses chez les patients avec insuffisance coronaire stable traitée
Une enquête observationnelle française menée pour décrire la fréquence et les variations circadiennes des accidents ischémiques silencieux ou symptomatiques chez des sujets angoreux stables ambulatoires met en évidence l’importance de l’incidence relative des ischémies silencieuses qui apparaissent 9 fois plus nombreuses que les ischémies douloureuses et non pas 4 fois comme habituellement décrit dans la littérature.
Dans un second temps de cette étude, publiée dans les Annales de cardiologie et d’angéiologie, les auteurs ont réalisé une analyse comparative des tracés des patients asymptomatiques et des tracés des patients symptomatiques en fonction de leur anamnèse.
321 cardiologues ont pour ce faire recruté 1088 patients qui ont été suivis pendant 4 jours avec un enregistreur ECG.
Les patients avaient la possibilité de déclencher volontairement l’enregistreur en cas de douleur angoreuse.
Les résultats montrent que sur une durée totale d’enregistrement de 95.725 heures, il a été observé 3258 événements ischémiques dont 2963 événements silencieux et 295 symptomatiques.
Tous les événements ischémiques ont été observés chez 271 patients.
Parmi ceux-ci, 148 ont été complètement asymptomatiques. Seuls 63 % de ces patients avec ischémie silencieuse auraient été détectés si l’enregistrement n’avait duré que 24 heures, soulignent les auteurs.
Ces derniers font également remarquer qu’on retrouve dans l’anamnèse certains facteurs corrélés à un plus grand nombre d’ischémies silencieuses tels que l’HTA mal contrôlée, l’insuffisance cardiaque, l’insuffisance rénale, l’artérite des membres inférieurs, un rapport taille/hanche supérieur à 1 chez les hommes.
En revanche, il n’a pas été retrouvé de facteur plus lié à l’ischémie silencieuse qu’à l’ischémie myocardique.
Menée par le Dr C. Causé des laboratoires Pierre Fabre (Castres) et des cliniciens du centre hospitalier Esquirol de Saint-Maurice et des cardiologues du CHU de Dijon, cette étude permet d’affirmer selon leurs auteurs « la nécessité de rechercher sur une durée supérieure à 24 heures des signes d’ischémie silencieuse chez certains patients présentant certains facteurs ».
Elle apporte par ailleurs des arguments en faveur d’une participation importante de l’augmentation des besoins myocardiques dans la survenue des épisodes ischémiques chez les patients angoreux stables sous traitement.
Source : Annales de cardiologie et d’angéiologie, 2000 ; 49 : 277-86.
Descripteur MESH : Patients , Accidents , Littérature , Cardiologie , Anamnèse , Douleur , Hommes , Ischémie , Laboratoires , Maurice , Membres , Temps