Une augmentation de 10 % du prix des cigarettes conduirait à 42 millions de fumeurs en moins
Selon l'OMS et la Banque Mondiale, l'augmentation du prix du tabac est une stratégie de choix pour la lutte contre le tabagisme. Une telle mesure serait particulièrement efficace dans les pays en développement, chez les jeunes et les plus démunis. Une dizaine de millions de décès dus au tabagisme pourraient être évités grâce à une augmentation de 10 % du prix des cigarettes.
Ces informations sont les conclusions d'un rapport intitulé Tabacco Control in Developing Countries qui a mobilisé plus de 40 personnes pendant 3 ans.
La lutte contre le tabagisme est une des missions principales de l'OMS à l'heure actuelle, notamment dans les pays en développement où la consommation est en pleine croissance alors qu'elle tend à se stabiliser ou à diminuer dans les pays développés. Le tabagisme entraînera un milliard de décès dans le monde au 21° siècle si une réduction de la consommation n'est pas amorcée.
Le Directeur Général de l'OMS, le Dr Gro Harlem Brundtland, estime que cette étude "montre qu'une pression économique de ce genre –à savoir une augmentation des impôts indirects- est le meilleur moyen dont disposent les pouvoirs publics pour infléchir la courbe de consommation du tabac".
Les estimations présentées dans le rapport soulignent qu'une élévation de 10 % des taxes indirectes sur le prix du tabac inciterait 42 millions de fumeurs à arrêter de fumer et réduirait d'environ 10 millions le nombre de décès imputables au tabac. En plus de ce recul, les recettes publiques sur la vente du tabac progresseraient de 7 % en moyenne.
Les chercheurs ont également étudié les conséquences que cette mesure pourrait avoir sur l'économie du tabac et le marché parallèle. La stimulation de la contrebande en réponse à l'augmentation des tarifs constitue un faux problème selon les experts. Seule une application intrinsigeante de la législation permettrait le contrôle de cette activité parallèle qui représente actuellement 30 % du volume de cigarettes exportées chaque année dans le monde.
Un des rédacteurs du rapport, le Dr Jha, précise que cette réduction de la consommation de tabac n'amènerait pas à des modifications profondes et rapides de ce secteur d'activité : "En cas de chute de la consommation du tabac, il n'y aurait pas, dans la majorité des pays, de diminution nette du nombre d'emplois". Cependant, un fléchissement de l'activité et de l'emploi se ferait sentir à terme dans des pays exportateurs de l'Afrique sub-saharienne. Il ajoute que ces pays "devraient à ce titre être aidés durant la période d'ajustement".
Source : communiqué de presse de l'OMS
Descripteur MESH : Tabagisme , Tabac , Lutte , Afrique , Croissance , Économie , Emploi , Impôts , Législation , Pays développés , Personnes , Pression