Un vaccin contre les caries

c'est à partir de plants de tabac génétiquement modifiés que des scientifiques britanniques viennent de mettre au point un vaccin efficace contre les caries dentaires.

 

Les caries sont entraînées par le Streptococcus mutans, une bactérie qui, en se nourrissant de sucre et d'autres hydrates de carbone recouvrant la dent, produit un acide. Sa cible favorite, ce sont les plus jeunes. On sait que la moitié des enfants de 5 ans et les trois-quarts de la tranche des 17 ans en sont affectés. Cependant ceux-ci n'auront pas à redouter le mode d'administration du vaccin liquide qui vient d'être mis au point : il est tout simplement peint sur les dents. Quelques applications, et la protection contre les caries est assurée pour au moins quatre mois. L'action est produite par des anticorps qui s'attachent à la bactérie responsable de la carie, l'empêchant de se fixer sur la dent, et elle est prolongée par des microbes innofensifs qui colonisent la dent une fois ces microbes désactivés et emportés par le brossage . L'installation de cellules nocives de S. mutans est ainsi rendue impossible.

Ce sont 25 années d'efforts conduits au Guys Hospital de Londres qui sont ainsi couronnés. L'objectif initial était la production d'un vaccin classique qu'on injecterait dans le sang. Mais grâce à la révolution de la biologie moléculaire il a été possible de produire, par exemple, des plants de tabac génétiquement modifiés. Leur intérêt réside dans leur capacité à fournir en grande quantité des vaccins "propres" et adaptés à la consommation orale. Huit petits plants ou un spécimen adulte suffisent à produire assez de vaccin pour une cure unique. Financièrement, il serait bien évidemment très intéressant de produire massivement ce vaccin à partir de plants provenant de champs de tabac .

Apparemment, c'est la première fois qu'une molécule issue de plantes génétiquement modifiées est efficace en traitement thérapeutique chez l'homme . C'est aussi la première fois qu'un vaccin sécrétoire - c'est à dire non issu du sang - est testé sur l'homme. Le premier à avoir mis le liquide incolore et insipide dans sa bouche il y a huit ans, c'est le Professeur Tom Lehner, l'un des scientifiques conduisant la recherche . Selon ses termes : "Il faut tout d'abord conduire une étude en laboratoire. Lorsqu'elle sera terminée, nous pourrons décider si ce vaccin peut être utilisé en auto-médication. Pour ma part, je préférerais au cours des années à venir, que cette thérapie, tout en continuant d'être développée, soit pratiquée par les dentistes. Après quelques années, on pourrait expérimenter l'auto-médication, sous forme de pâte dentaire, de bain de bouche ou même de pastille".

La British Dental Association se réjouit de la nouvelle, mais y ajoute un avertissement : "Même si l'usage du vaccin se généralise, les dentistes ne souhaitent pas que le public en oublie pour autant les règles élémentaires d'hygiène". Il reste important de garder une bonne hygiène buccale et de se brosser les dents fréquemment avec des pâtes contenant du fluor. On peut aussi protéger et améliorer la santé de ses dents en se limitant aux repas principaux, et à seulement deux ou trois en-cas par jour".

 

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